Droits de l'homme : l’Asadho exige la libération des membres du Bundu dia Mayala

Mercredi 14 Septembre 2022 - 15:30

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L’ONG se dit préoccupée par la condamnation et la détention prolongée de trente-trois civils membres du parti politique Bundu dia Mayala (BDM), alors qu'ils sont bénéficiaires des mesures de décrispation politique décrétées par le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi. 

 

L’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho) note que les trente-trois personnes, toutes ressortissantes de la province du Kongo central, ont été arrêtées lors des manifestations publiques organisées par le parti de l’ex-député national, Zacharie Badiengila, dit Ne Muanda Nsemi, dans plusieurs villes de cette province, en 2017. « Condamnées aux peines allant de dix ans à la peine de mort, elles sont encore maintenues en prison par la seule volonté d’un ancien de l’Agence nationale des renseignements (ANR) et actuellement, assistant du conseiller du président de la République en matière de sécurité, Kibelisa », a fait savoir l’Asadho dans son communiqué du 13 septembre signé par son président, Me Jean-Claude Katende. Elle souligne que le précité exige, pour leur libération, que leur leader politique, Ne Muanda Nsemi, signe un acte d’engagement de ne plus faire des déclarations publiques contraires au pouvoir de Félix Tshisekedi.

Une exigence contraire aux mesures de décrispation politique

L'ONG relève que cette exigence de Kibelisa est contraire aux mesures de décrispation politique prises par les autorités congolaises. Elle indique également qu’après avoir passé deux ans en détention sans être présentés devant leur juge naturel, en 2019, deux des partisans du parti BDM ont été transférés à la prison de Makala, vingt-six à la prison d’Angenga et cinq à celle de Ndolo.

Précisant que la détention prolongée de ces trente-trois personnes constitue un acte de violation des droits fondamentaux consacrés par la Constitution et des mesures de décrispation politique dont d’autres Congolais ont été bénéficiaires, l’Asadho attend que le chef de l'Etat ordonne des poursuites judiciaires contre tous les agents de l’ANR impliqués dans l’arrestation et la détention de ces Congolais, et prenne une mesure de grâce présidentielle en faveur de ces personnes arrêtées et condamnées, selon elle, injustement. Elle recommande, par ailleurs, à l’auditeur général des Forces armées de la République démocratique du Congo de procéder à la libération pure et simple de toutes ces personnes. La communauté internationale, quant à elle, est appelée à prendre des sanctions ciblées contre tous les responsables des services de renseignement impliqués dans ce dossier. Aux autorités du pays, il leur est rappelé leurs engagements internationaux pour le respect des droits fondamentaux.

A en croire l’Asadho, Jean Ngemba Mawete et Nsimba Panzu, incarcérés à la prison centrale de Makala, sont condamnés à la peine de mort, alors que dans le nombre de personnes détenues à la prison d’Angenga, Kabeya Bodika, Baku Lusala, Kinsiona Mayawana, Bomolo Libanga, Mote Pindu, Dibandi Dibandi, et Matondo Lukawu sont condamnés à dix ans de prison ; Matenta Vuvu, Baniti Kinkela, Kimpembe Matumona et Kimpenze Malueka sont condamnés à la peine de mort ; alors que Ntunu Dibuidi, Clément Phuembo Makwala, Nsimba Landu, Gaby Landu Vangu, Enock Nsimba Longo, Kunguluka Kuseka, Evange Kusikila kua Nzambi, Jacques Mwanda Mbambi, Daniel Mundamba Wazayakana, Faustin Bungiena Malungidi, Mbambi Mbambi, Guelors Nzuzi, Maurice Matungulu, Mengi Nzolantima et Lukelo Kuematukanga sont condamnés à perpétuité.

A la prison militaire de Ndolo, il y a Emilie Diatezua Matukebolo, qui a écopé de la peine de mort ; Margueritte Bena Dimbu, qui a dix ans, ainsi que Nsumbi Luyindadio (qui a des problèmes mentaux), Antho Diameso Kabadio et Rama Makosi Kala, qui ont été condamnées à perpétuité.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

1- Le leader de Bundu dia Mayala, Ne Muanda Nsemi/DR 2- Les membres du BDM devant leur siège /DR

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