Echauffourées à Kenge : versions contradictoires sur l’altercation entre policiers et militants de l’Envol

Lundi 20 Novembre 2017 - 15:30

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Le député national Delly Sessanga a été violenté, le 18 novembre dernier à Kenge, dans l’ex Bandundu, alors qu’il s’apprêtait à s’adresser à sa base, au mépris de ses immunités. 

Qu’est-ce qui s’est réellement passé à Kenge (Kwango) le 18 novembre dernier ? Question à plusieurs inconnues lorsqu’on sait que les versions divergent autour du dérapage qu’a connu la manifestation qu’entendait organiser ce jour-là, le parti « Envol » du député Delly Sessanga.

Venus de Kinshasa en masse à bord des véhicules réquisitionnés, les militants et cadres de l’Envol n’ont pas pu, hélas, organiser leur manifestation. Celle-ci s’inscrivait dans le cadre de la restructuration des comités fédéraux et de la coordination provinciale du parti. L’occasion était belle pour son leader, par ailleurs, coordonnateur de l’Alternance pour la république (AR), plate-forme affiliée au Rassemblement, de s’entretenir avec sa base autour des enjeux politiques de l’heure. Le meeting programmé à cette fin, au siège de l’Envol/Kenge, n’a pas eu lieu.

Les forces de l’ordre qui se sont interposées ont empêché la tenue du meeting ainsi qu’une éventuelle rencontre entre les responsables de ce parti politique. D’après des sources sur place, il ressort que le député Delly Sessanga et ses partisans ont été pris à partie et molestés par les policiers, alors qu’ils s’apprêtaient à débuter leur manifestation. La police, à en croire la même source, n’aurait pas laissé au leader de l’Envol le temps de s’adresser à ses militants venus nombreux. Elle s’est même illustrée par des voies de fait sur le responsable politique qui s’est tiré au petit bonheur après avoir été sérieusement violenté.

Une version que partage le porte-parole de l’Envol qui confirme la « répression sans nom » perpétrée contre les membres du parti ainsi que sur la personne du député Delly Sessanga, au mépris de ses immunités parlementaires. « Nous avons rencontré une répression sans précédent, jusqu’au point d’agresser physiquement le président Delly Sessanga, de lui arracher ses chaussures, de le séquestrer », a déclaré Me Lenga. Six personnes blessées dont quatre par balles et deux par matraques, tel est le bilan qu’il dresse à la suite de l’intervention énergique de la police.

Cette retranscription des faits n’est cependant pas partagée par les autorités policières qui rejettent tout en bloc. Pour la police nationale, la manifestation de l’Envol n’avait pas reçu le quitus de la mairie de Kenge et, par conséquent, elle n’a fait qu’exercer son devoir de faire respecter la loi. Démentant ces allégations, l’Envol soutient avoir introduit sa requête en bonne et due forme en date du 15 novembre, conformément à la Constitution (art.26), auprès du maire de la ville avec copie pour information au gouverneur, au commissaire provincial de la police, aux responsables de l’Agence nationale de renseignement et de la DGM. Le parti soutient que par le biais de sa coordination provinciale du Kwango, il avait rencontré toutes ces autorités au cours d’une réunion d’harmonisation sans que ces dernières n’aient soulevé aucune objection sur la date, le lieu et l’heure de la manifestation. Tout ce qui s’est passé avec l’interdiction du meeting procéderait, selon l’Envol, d’une mauvaise foi de la part des responsables de la police.  

Quant à l’utilisation disproportionnée de la force imputée aux policiers face aux manifestants à main nue, le colonel Pierrot Mwanamputu a laissé entendre que la police a fait usage de gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes pour disperser la foule. Il a ajouté que cela n’a été qu’en réaction à la provocation des membres de l’Envol qui se sont illustrés par des jets de projectiles sur les policiers. Des sources indépendantes, l’on apprend « qu’il est interdit des regroupements de gens en cette période d’agitations politiques ».  Dossier à suivre.

 

Alain Diasso

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