Élection des nouveaux gouverneurs : la Céni face à une nouvelle équation

Mercredi 29 Juillet 2015 - 17:27

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Les difficultés logistiques pour les candidats gouverneurs et vice-gouverneurs d’atteindre dans le délai leurs circonscriptions électorales seraient à la base du report de ce scrutin repoussé au 6 octobre prochain.

Les difficultés s’amoncellent sur la voie du processus électoral en République démocratique du Congo. À peine qu’elle vient de récupérer ses prérogatives confisquées il y a peu par le Gouvernement suite à son immixtion intempestive dans l’élection des gouverneurs et vice-gouverneurs des 21 nouvelles provinces issues du démembrement, la Céni est déjà appelée à résoudre de nouvelles équations. Son calendrier initial pour ce scrutin fixé au 31 août ne sera pas exécuté comme souhaité après le déficit des candidatures constaté dans les différents BRTC à la clôture de l’opération du dépôt le 28 juillet. Un premier couac pour la Centrale électorale qui s’est trouvée dans l’obligation de revoir sa copie en proposant un nouveau chronogramme un peu plus réaliste. D’où le report à la date du 6 octobre 2015 de l’élection des gouverneurs de nouvelles provinces par les députés provinciaux suivie de la publication des résultats provisoires.

Ce décalage entraine, par le fait même, la prolongation jusqu’au 21 août de l’opération du dépôt des candidatures auprès de la représentation provinciale de la Ceni. C‘est dire que les postulants ont presqu’un mois pour retirer les formulaires et déposer leurs candidatures. Ce n’est que le 22 octobre 2015 que la Cour d’appel va publier les résultats définitifs. Pour maints observateurs, cette situation était prévisible, la Céni n’ayant pas tenu compte des réalités du terrain liées notamment aux difficultés logistiques éprouvées par les candidats gouverneurs et vice-gouverneurs pour atteindre dans le délai leurs circonscriptions électorales. Des difficultés qui se sont ressenties dans plusieurs nouvelles provinces notamment au Sankuru. L’enclavement de certaines parmi elles et le manque des voies de communication constituent un écueil susceptible d’entraver le bon déroulement des scrutins. Des esprits alertes avaient déjà prédit ce scenario dès la publication par la Céni du premier calendrier sans tenir compte du temps qu’étaient censés prendre les requérants pour se conformer à la procédure en réunissant toutes les pièces exigées au dépôt (photocopie du diplôme, récépissé de la banque, certificat de nationalité etc). Entretemps, des esprits avertis continuent de tirer la sonnette d’alarme en exprimant des appréhensions sur un éventuel chevauchement entre le calendrier réaménagé de la Céni fixant la publication des résultats définitifs de l’élection des gouverneurs des nouvelles provinces au 22 octobre et celui dit global de la même institution qui, lui, prévoit les provinciales jumelées aux locales, municipales et urbaines, à la date du 25 octobre 2015.

Le premier scrutin ne risque-t-il pas de faire ombrage au deuxième eu égard à la proximité que représentent leurs calendriers respectifs ? La question taraude bien des esprits. Selon certaines indiscrétions recueillies en haut-lieu, cette situation procéderait d’une stratégie orchestrée par la coalition au pouvoir qui chercherait un alibi pour justifier la nomination des exécutifs provinciaux en prenant comme prétexte, les tergiversations auxquelles donneraient inévitablement lieu l’exécution du nouveau calendrier de la Céni.

L’élection des nouveaux gouverneurs et de leurs adjoints par des députés provinciaux est loin de rassurer la majorité présidentielle dans son obstination à maintenir les nouvelles provinces dans son giron, quitte à imposer ses choix le moment venu par le biais des nominations. Un schéma anticonstitutionnel - aucun mécanisme ne conférant à quiconque le pouvoir de nommer les gouverneurs et leurs adjoints - mais aussi susceptible d’écorner l’indépendance même de la Céni. Qu’à cela ne tienne. Une chose est vraie, c’est que ce premier couac dans l’élection des nouveaux gouverneurs confirme les craintes d’une certaine opinion qui redoutait le découpage estimant qu’il était précipité, le manque criant des moyens financiers s’étant dressé comme un écueil difficile à extirper.

Alain Diasso

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