Enjeux de l’heure : Joseph Kabila entame les consultations sans l’aile dure de l’opposition

C’est depuis samedi 30 mai que le président de la République a entamé au Palais du peuple la série des consultations en prévision des prochaines échéances électorales. Aucune catégorie sociopolitique n’est oubliée dans cette rencontre de tous les enjeux censée apporter des réponses idoines aux préoccupations de la population en rapport avec son vécu quotidien.

Au menu : le calendrier électoral global et le dialogue

Toutes les forces vives de la nation sont conviées à ces consultations qui gravitent essentiellement autour de deux principales questions : le calendrier électoral global et le dialogue. À ce sujet, le chef de l’État Joseph Kabika attend de ses interlocuteurs des propositions concrètes mais aussi des réflexions en rapport avec les deux matières précitées. Les chefs des confessions religieuses ont été les premiers à ouvrir le bal samedi dernier et seront suivis par les chefs coutumiers, les acteurs de la société civile, les diplomates pour terminer avec les leaders de la classe politique, de l’opposition et de la majorité. « Le président va écouter tout le monde », rassure-t-on dans les milieux intéressés estimant qu’une emphase particulière sera notamment mise sur le calendrier électoral global.

L’opposition part divisée dans ces consultations alors qu'en son temps elle avait réclamé à cor et à cri la tenue d’un dialogue national. Elle semble se rétracter aujourd’hui trouvant inopportune l'organisation de telles assises. L’UNC qui mène la barque de la contestation, à côté des partis politiques tels que le Mlc, le Mpcr-Mlp, l’Atd et Envol-Cedr, s’est même permise de battre campagne contre le dialogue qui dissimulerait, d’après elle, un schéma de glissement du mandat présidentiel. « Il n’est pas question de dialoguer à moins de deux ans des élections. Le temps de dialogue est dépassé. On ne veut pas organiser le dialogue pour glisser, je vous dis que ça ne passera pas. Le 20 décembre à minuit, le pouvoir de Kabila sera terminé et il devra céder le pouvoir au nouveau président élu », avait déclaré Vital Kamerhe, le vendredi dernier, devant une foule immense de ses partisans à Bukavu lors d’un meeting. Pour l’UNC, la priorité pour l’instant devra être accordée à la sécurisation de la population de Beni et à la libération des prisonniers politiques. 

C’est donc une opposition divisée n’ayant pas la même approche de la question et développant des discours aux antipodes qui tente d’imposer ses marques à l’ouverture des consultations présidentielles. S’il est entendu que l’aile Vital Kamerhe, Jean Claude Vuemba, Franck Diongo, Martin Fayulu, Delly Sesanga et Bazaiba ne prendra part aux consultations, cela est loin d’être le cas avec celle représentée par Félix Tshisekedi, Lisanga Bonganga et Stève Mbikayi.