Enjeux de l’heure : l’UDPS participera au dialogue

Mercredi 20 Mai 2015 - 17:45

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Ce grand parti de l'opposition entend prendre part à ce forum politique pour résoudre le contentieux électoral de 2011 et préparer les élections générales de 2015-2016.

Alors qu’il y a peu l’opposition congolaise affichait des signes certains de cohésion et de communion parfaite que symbolisait une unité de vues partagée sur des questions d’intérêt national, cette fois-ci, elle est en proie à des tumultes sur fond de division. Le dialogue politique prôné par Joseph Kabila est à la base de la cacophonie qui s’observe actuellement dans cette famille politique où les intérêts sont plus que divergents. Bipolarisée entre les anti et les pro-dialogue, l’opposition congolaise est plus que jamais lézardée au grand bonheur d’une majorité présidentielle qui, le moment venu, saura sans doute capitaliser cette déficience au mieux de ses intérêts. Refusant de suivre à l’aveuglette la logique contestataire incarnée par l’UNC, le MLC, le MPCR et une dizaine d’autres mouvements d’opposition, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) a pris l’option de participer au dialogue.

Pour ce parti politique, c’est une constance que de soutenir l’idée du dialogue qui s’insère dans le chapelet des pistes de solution qu’il avait proposées pour sortir le pays de la crise politique qui le gangrène depuis 2006. C’est ainsi que dans sa feuille de route du 14 février 2015, le parti d’Étienne Tshisekedi est revenu sur cette idée de dialogue sur fond de propositions concrètes quant aux modalités liées à son organisation. C’est dire que l’UDPS se démarque du front de refus mené par le tandem MLC-UNC parce qu’elle a son idée du dialogue, n’en déplaise aux partenaires politiques qui pourront considérer sa position comme une trahison. Tandis qu’une certaine opinion craint de voir la fille aînée de l’opposition congolaise cautionner indirectement un glissement des mandats présidentiels en se compromettant dans ce dialogue tout en partageant le bilan mitigé de Joseph Kabila, l’UDPS se veut plutôt rassurante.

Ce parti, à en croire son porte-parole, ira au dialogue pour résoudre le contentieux électoral de novembre 2011 et préparer les élections générales de 2015-2016 en débattant notamment sur la nécessité d’élaborer un calendrier électoral consensuel et de mise en place d’un audit externe du fichier électoral. Telles sont, du point de vue de l’UDPS, les matières devant figurer à l’ordre du jour de ce dialogue censé réunir une quarantaine de participants  équitablement répartis entre les tenants du statu quo et ceux qui militent pour le changement. Pour l’UDPS qui reste dans l‘esprit de l’Accord de paix d’Addis-Abeba prônant une médiation internationale, il ne sera nullement question de contourner les exigences constitutionnelles régissant les échéances électorales ni favoriser un quelconque glissement.

Le parti d’Étienne Tshisekedi est soutenu dans sa démarche par d’autres partis de l’opposition favorables au dialogue pour n‘avoir pas signé la déclaration commune de Fatima.  Le groupe parlementaire UDPS et alliés ainsi que la Scode de Jean-Claude Muyambo, sans oublier l’opposition républicaine de Léon Kengo wa Dondo, sont également partie prenante au dialogue, même si sur le fond il peut y avoir quelques divergences d’approche. Une chose est sure, c’est qu’on est en train d’assister là à une recomposition du paysage politique congolaise avec une opposition fragilisée prête à participer à la gestion du pouvoir au nom d’un nouveau consensus politique qui ne dit pas son nom. Pour l’instant, rien n’est encore joué.          

Alain Diasso

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