Enjeux de l’heure : malaise à la Dynamique de l’opposition

Lundi 25 Janvier 2016 - 19:11

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La démarche de la secrétaire générale du Mouvement de libération du Congo (MLC) et de ses deux autres collègues de rencontrer le facilitateur de l'Union africaine, Edem Kodjo, est considérée comme une trahison par certains cadres de la Dynamique de l’opposition, du G7 et du « Front Citoyen 2016 ».

Un profond malaise gangrène actuellement la Dynamique de l‘opposition où le MLC a maille à partir avec les autres membres de ce regroupement politique. Et pour cause ? Le parti de Jean Pierre Bemba aurait passé outre l’option du boycott levée par la plate-forme qui a déclaré clairement qu’elle ne rencontrerait pas l’envoyé spécial de la présidente de la Commission de l’Union africaine (UA), Nkosazana Dhlamini Zuma, présent à Kinshasa aux fins de facilitation du dialogue.

Alors que la Dynamique de l’opposition avait rejeté en bloc l’invitation d’Edem Kodjo dans le cadre de ses consultations amorcées avec la classe politique congolaise, le parti de Jean-Pierre Bemba a mordu à l’hameçon. Faisant fi de la décision de ses pairs, la secrétaire générale de ce parti, Eve Bazaïba, s’est résolue de rencontrer l’émissaire de l’UA. À la tête d’une délégation composée de quelques cadres du MLC, elle est allée exposer à leur interlocuteur la position de son parti politique en rapport avec le dialogue. La démarche était perçue comme une trahison dans le chef des membres de la Dynamique de l’opposition, du G7 et du « Front citoyen 2016 » qui ont toujours considéré le dialogue convoqué par Joseph Kabila comme inopportun.

Dans leur entendement, le fait de rencontrer le facilitateur de l‘UA légitimait quelque peu la démarche de l’organisation africaine alors qu’ils y sont totalement opposés. Là où le bât blesse est que le MLC, autant que les autres partenaires de la plate-forme, s’était engagé à ne pas rencontrer Edem Kodjo. Aussi, la rencontre presqu’en catimini du MLC avec le facilitateur de l’UA sonne-t-elle comme un non-respect des engagements pris. D’où les attaques lancées contre la direction du MLC au sein de la plate-forme. Et pourtant, le parti de Jean-Pierre Bemba s’explique en disant qu’il n’a fait que réitérer à l'ancien Premier ministre togolais l’argument de l’inopportunité et de l’inutilité du dialogue politique. La substance est qu’il y a un dialogue permanent au niveau des institutions de l’État telles que l’Assemblée nationale et le Sénat. En ce qui concerne le processus électoral, le cadre d’échange doit être discuté entre les parties prenantes qui sont la majorité présidentielle, l’opposition et la Céni.

Nonobstant cet argumentaire du refus du dialogue présenté par le MLC, les autres membres de la plate-forme sont formels : le parti de Jean Pierre Bemba a trahi. Cette situation est révélatrice du manque d’unicité d’action qui a toujours caractérisé l’opposition congolaise incapable de parler un même langage lorsqu’il s’agit de faire face à des enjeux politiques importants.      

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Des leaders de l'opposition après une réunion à Kinshasa

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