Enseignement supérieur privé : quels établissements pour quels diplômes ?

Lundi 23 Janvier 2017 - 17:15

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Depuis la libéralisation du secteur de l’éducation nationale au lendemain de la Conférence nationale souveraine en 1991, on assiste à la prolifération des écoles privées à travers le pays avec des dysfonctionnements qui l’accompagnent. Le sous-secteur de l’enseignement supérieur n’échappe pas à cette logique. Alors quel type d’établissements pour quels diplômes délivrés ?

Le plus grand problème de l’enseignement supérieur privé au Congo est sans nul doute l’attribution des agréments. Depuis la tenue de la première session de la commission d’agrément en 2011, la situation n’est toujours pas définitivement réglée. Sur la cinquantaine d’établissements privés implantés dans quelques grandes villes du pays, (31 à Brazzaville, 16 à Pointe-Noire, deux à Dolisie et un à Owando), seulement deux ont reçu des agréments définitifs. Il s’agit notamment de l’Ecole supérieure de gestion et d’administration des entreprises (ESGAE) et de l’Ecole supérieure de technologie (EST) des Cataractes, basées toutes deux à Brazzaville. Les autres structures ne détiennent que des agréments provisoires.

Les critères fondamentaux pour accéder à l’agrément définitif

Pour obtenir un agrément définitif, il y a plusieurs critères à remplir dont les plus fondamentaux sont la qualité des structures d’accueil et du personnel enseignant. « Lorsque l’Etat arrive à donner un agrément provisoire, cela voudrait dire que la qualité est déjà moyennement bonne, mais quand on a l’agrément définitif, la qualité est très bonne, acceptable au niveau national. Il y a beaucoup de choses, de critères au niveau de l’accompagnement de ces établissements pour accéder à l’agrément définitif », a expliqué le directeur général de l’enseignement supérieur, Bernard Mabiala.  

Des diplômes à problèmes

Interrogé sur la reconnaissance des diplômes délivrés par les établissements privés d’enseignement supérieur par l’Etat, notamment par l’Université Marien-Ngouabi, Bernard Mabiala a indiqué que seules les écoles privées ayant obtenu l’agrément définitif peuvent bénéficier de cette mesure. « Ceux qui sont dans le provisoire, nous leur délivrons un papier dit authentification des diplômes. Nous authentifions le diplôme, c’est un diplôme d’établissement, ce n’est pas un diplôme national, il n’est pas reconnu par l’Université Marien-Ngouabi qui est un établissement public dont les diplômes sont nationaux », a-t-il précisé.

Selon lui, pour que les diplômes des établissements privés soient reconnus par l’université Marien-Ngouabi, il faut que ces structures signent une convention avec Marien-Ngouabi qui a une gestion autonome. Même les deux établissements agréés définitivement en 2015 doivent signer une convention avec Marien-Ngouabi. Les étudiants sortis de ces établissements peuvent accéder à beaucoup de facultés au niveau de l’Etat et des institutions publiques d’enseignement supérieur. Ils pourront ainsi bénéficier des mêmes avantages que les étudiants de l’université Marien-Ngouabi.

À la différence des autres établissements qui ont des agréments provisoires, la régularisation de leur situation n’est pas très compliquée quant à la reconnaissance des diplômes. « Les établissements qui ont un agrément provisoire n’ont pas encore atteint le stade exigé pour obtenir des avantages de l’Etat, parmi lesquels la signature des conventions d’équivalence des diplômes avec Marien- Ngouabi », a-t-il précisé.

Le seul bémol est que l’Etat, surtout le ministère de l’Enseignement technique et professionnel, de la formation qualifiante et de l’emploi oriente depuis quelques années certains de ses bacheliers dans ces écoles, même celles qui n’ont pas d’agrément définitif.

Alors quels établissements pour quels diplômes ? Le ministre de l’Enseignement supérieur, Bruno Jean Richard Itoua, qui annonçait, au début de cette année, la mise en place d’un groupe de travail relatif aux établissements privés qui comptent environ 16 000 apprenants, semble disposé à trouver des réponses à cette question. « Les établissements privés d’enseignement supérieur sont une composante importante de ce sous-secteur. Je considère que c’est de ma responsabilité de faire en sorte que les jeunes congolais qui choisissent cette branche du sous-secteur trouvent aussi l’illustration dans la volonté de la République de leur fournir de meilleures conditions d’études », soulignait le ministre.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Le directeur de l’enseignement supérieur, Bernard Mabiala ; crédit photo Adiac

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