Entrepreneuriat au Congo : entre ambition et désillusion

Vendredi 23 Juillet 2021 - 14:01

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Pouvant être défini comme le fait de créer une activité dans le but d’atteindre un objectif ou de répondre à un besoin, l’entrepreneuriat séduit toujours plus de jeunes sur le continent africain en général et au Congo-Brazzaville en particulier. Vision, mission, mais aussi survie sont autant de raisons qui poussent les jeunes Congolais à se tourner vers l’entrepreneuriat. Serait-il devenu un nouvel eldorado ? A quoi devraient s’en tenir les aspirants entrepreneurs avant de se lancer dans cette aventure de vie ?

Dans les besoins fondamentaux décrits par le célèbre psychologue Abraham Maslow, le besoin de réalisation personnelle coiffe tous les autres besoins que sont graduellement les besoins physiologiques, les besoins de sécurité, les besoins d’appartenance et les besoins d’estime. Combler ce besoin est alors une aspiration naturelle et légitime.

Etre utile et apporter sa contribution au monde est un besoin qui anime tous les types de profils mais particulièrement les jeunes qui sortent de la quête identitaire et existentielle de la période de l’adolescence. Après avoir plus ou moins découvert qui ils sont, affirmé leurs valeurs, découvert leurs talents et passions, et enfin reçu une éducation et développé des aptitudes et compétences ; ils veulent simplement « contribuer ».

En plus d’être une recherche de sa zone de révélation, le travail représente de façon triviale le moyen, le seul, sinon le plus noble et le plus vertueux de prendre soin de soi et de ceux qu’on aime.

Activités marchandes, services à la personne ou innovation ; les jeunes Congolais sont animés de cette flamme existentielle de se rendre utiles et de se prendre en charge. Les idées ne font pas défaut mais la manière de s’y prendre est un filet de sélection qui fait tomber beaucoup dans le renoncement. Loin des images marketing des nouveaux modèles de réussite sur les réseaux sociaux, l’entrepreneuriat se révèle être un travail de longue haleine, de fourmi et de l’ombre, beaucoup plus demandeur que l’est le salariat. L’aspirant à l’entreprise personnelle ou à l’entrepreneuriat plus largement s’y engage malheureusement souvent sur la base de l’image de la réussite faite sans compter sur l’effort à fournir et les obstacles à franchir.

Sans s’être préparées à l’éventualité de ces difficultés, ni même à leur simple identification ; celles qui se présentent sont vécues par les jeunes comme infranchissables et leur multiplication cause le découragement de plusieurs. La réussite d’un individu lambda passe toujours pour une vie rêvée pour les personnes qui n’ont pas vécu le processus auquel il a été soumis dans sa peau, n’ont pas connu ses difficultés ni ses tensions intérieures. Tony Robbins, illustre coach en développement personnel, décrit le succès comme étant « 80% de psychologie et 20% de talent ». L’évidence se voit à l’extérieur, mais l’expérience vécue est différente.

La nécessité est alors de s’informer et de se faire former avant de se lancer ; de se faire accompagner non seulement pour s’appuyer sur une méthode efficiente mais aussi pour travailler le « 80% de psychologie ». Plus facile est l’abandon quand on est seul, il faut s’assurer de la présence d’une personne qui vous aidera à vous relever dans les temps d’épreuve. Enfin, même quand tout semble aller mal et que vous pensez manquer de toutes les ressources nécessaires pour achever votre projet d’entreprise, il est bon de savoir que l’homme possède déjà toutes les ressources en lui, dans son mental. A ces dispositions intérieures doivent s’ajouter la discipline, la méthode et le travail sans lesquels des rêves ne restent qu’à l’état des rêves.

 

Princilia Pérès

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