Entretien. Me Pétias Kalonda : « Le problème du Congo n’est pas celui des hommes des troupes mais plutôt de leaders »

Jeudi 18 Février 2021 - 14:57

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Analysant les deux années de Félix-Antoine Tshisekedi à la tête de la RDC, ce juriste et acteur de la société civile pense qu’il n’y a pas de changement positif. Ce qui le conduit à exhorté le chef de l’Etat « à changer son fusil d’épaule » pour rencontrer les desiderata du peuple qui lui a confié cette mission et qui sera appelé à le sanctionner positivement ou négativement dans moins de trois années.

 

« Deux ans après l’investiture de Felix-Antoine Tshisekedi à la tête de la République démocratique du Congo (RDC) rien n’a changé, à part le fait qu’il y a eu changement d’individu au sommet de l’Etat ». Cette affirmation est de Me Pétias Kalonda qui déplore, par ailleurs, l’attitude du pouvoir actuel qui évoluerait dans l’essai et erreur. Pour lui, les soutiens du chef de l’Etat l’induisent en erreur, et ne jouent pas franc jeu avec leurs actuels partenaires. « Ils utilisent la vindicte populaire pour faire fléchir les acteurs politiques et les amener à adhérer à l’Union sacrée », a-t-il dénoncé dans cet entretien avec Le Courrier de Kinshasa.

 En effet, Me Pétias Kalonda pense que, deux ans après les élections, le changement tant promis par Felix-Antoine Tshisekedi se fait encore attendre. « En deux ans, il donne l’impression qu’il est venu tout refaire. Nous nous étonnons de résultats que produise celui qui a passé 37 ans dans l’opposition », s'est-il convaincu. Et de renchérir que le problème actuel du Congo n’est pas celui des hommes des troupes mais plutôt de leader.

Dans cette même logique, le juriste appelle l’actuel président de la République à vite changer son fusil d’épaule car il n’aura aucune excuse devant le peuple congolais. « Surtout que ceux qu’il accusait hier sont ceux sur qui il compte aujourd’hui pour gonflé ses rangs », a-t-il dit.

Pétias Kalonda pense que le chef de l’Etat, par l’Union sacrée, risque de connaitre le même sort que Kabila avec le Front commun pour le Congo, face à cette ruée d’adeptes ayant des ambitions surdimensionnées, qui ne jurent que par leur positionnement. Outre sa déception sur les deux années de Félix-Antoine Tshisekedi à la tête du pays, cet homme de toge penche plutôt pour l’autonomisation de la jeunesse et la création de l’emploi, qui passent par la relance de l’économie et la mise en valeur du marché intérieur. Toujours sur cette lancée, il invite les acteurs politiques à plancher sur les différents soucis qui déciment la population, notamment l’éducation, la santé et la problématique des routes secondaires. Pétias Kalonda se veut la voix des sans-voix durant cette période où tout, d’après lui, semble se tourner vers le bien être des politiciens.

Le juriste lance, enfin, un appel aux organisations citoyennes à ne pas se laisser prendre dans les jeux des politiques. Il les exhorte plutôt à être des accompagnateurs des ceux que les acteurs politiques appellent abusivement « le petit peuple » en parole et en acte. Me Pétias Kalonda, note-t-on, dirige une organisation qui, dans le cadre de la lutte contre le chômage en RDC, finance les projets des jeunes sans emploi ayant des projets avec un business planning.

Christopher Khonde

Légendes et crédits photo : 

photo: Mè Pétias Kalonda.

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