Epidémie Zika: l'OMS lance une alerte sanitaire mondiale

Mercredi 3 Février 2016 - 14:06

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La fièvre Zika à l’origine de la microcéphalie chez les bébés, a déjà touché près 4 millions de personnes principalement des femmes enceintes en Amérique-latine. En raison de sa propagation rapide, -des cas en Amérique du nord, Europe et Afrique-, l’Organisation mondiale de la santé(OMS) a décrété une urgence sanitaire mondiale.

Le virus Zika, abrégé ZIKV pour Zika Virus en anglais, est un arbovirus membre de la famille des Flaviviridae et du genre Flavivirus, responsable de la Fièvre Zika chez l’homme. L'OMS estime que le virus Zika, n’étant pas directement mortel, provoque chez les bébés de la microcéphalie empêchant le cerveau de se développer. « Zika est également soupçonné d'être lié au syndrome neurologique de Guillain-Barré (SGB) », a déclaré l’agence onusienne. Depuis 2015, Zika provoque une épidémie sur le continent américain, les premiers cas ayant été détectés au Brésil ; ce pays est le plus touché avec environ 1,5 million de cas. Un cas a été signalé mardi au Cap-Vert (en Afrique).

« Le virus Zika est une urgence de santé publique de portée mondiale. Tout le monde s'accorde sur le besoin urgent de coordonner les efforts internationaux pour poursuivre les investigations et comprendre mieux cette relation », a déclaré le 1er février dernier, la directrice générale de l'OMS, Margaret Chan, expliquant que plus rien n’arrête la propagation spectaculaire de la maladie. Pour les experts de l’OMS, « l’accélération de la globalisation de l'économie observée au cours des dernières décennies et l'augmentation du trafic aérien se traduit non seulement par l'augmentation du nombre de voyageurs porteurs du virus, mais également par la création de nouvelles connexions, offrant ainsi des opportunités quasi illimitées pour la dissémination rapide de virus », sont les principales raisons de cette progression rapide de la fièvre Zika.

Les principaux signes de la maladie

Les transports de marchandises d’une ville ou d’un Etat à un autre, aident à la diffusion des moustiques vecteurs et des individus portant de la fièvre. D’ailleurs, les Aedes albopictus,  une espèce de moustique tigre, sont présents aujourd'hui sur tous les continents en régions tropicales et tempérées, ainsi que leurs cousins Aedes aegypti présents dans toute la zone intertropicale. Pourtant, le virus Zika reste une maladie mal connue. Dans 74 % à 81 % des cas, aucun symptôme n’apparaît rendant difficile l’identification des malades, selon une étude du Haut conseil de la santé publique en France.

Les symptômes, quand ils se présentent, d’après la même source, « sont le plus souvent de type grippal (fièvre, maux de tête, courbatures) avec des éruptions cutanées ». La maladie se manifeste « dans les 3 à 12 jours qui suivent la piqûre par le moustique », précise l’étude ajoutant que « le virus Zika peut aussi se manifester par une conjonctivite ou par une douleur derrière les yeux, ainsi que par un œdème des mains ou des pieds ».

Les modes de contamination

Les femmes enceintes sont les plus surveillées. Car si une femme est atteinte du virus, elle peut donner naissance à des nourrissons atteints de microcéphalie : les bébés naissent avec un périmètre crânien inférieur à 33 centimètres et un retard mental irréversible, lorsqu’ils parviennent à survivre. En 2015, le Brésil, qui fait face à une épidémie de Zika, a dénombré 3 174 cas, contre environ 150 cas annuels entre 2010 et 2014.

La fièvre Zika se transmet traditionnellement par la piqûre de moustique. Le Zika, qui tire son nom d'une forêt en Ouganda où il a été repéré pour la première fois en 1947, a été provoqué par la piqûre de deux famille de moustique, Aedes aegypti et Aedes albopictus (moustique tigre). Mais aux Etats-Unis, dans l’Etat de Texas, un cas de transmission du virus par voie sexuelle a été annoncé. Les autorités sanitaires de la ville ont déclaré le cas suite à des relations sexuelles, un  patient de retour du Venezuela aurait contaminé une personne qui n'a pas quitté le territoire des États-Unis.

Il existe aucun vaccin : comment se protéger ?

 « Les experts considèrent que l'étendue géographique des espèces de moustiques qui peuvent transmettre le virus, l'absence de vaccin et de tests fiables, ainsi que le manque d'immunité de la population dans les pays nouvellement touchés (...) constituent des causes supplémentaires d'inquiétude », s’est alarmée la directrice de l'OMS. L'Organisation internationale de la santé veut donc éviter un autre échec après celui lié à sa réponse jugée trop faible par beaucoup face à la récente épidémie d'Ebola en Afrique.

Il n’existe pas, pour l’heure, de traitement curatif ni de vaccin contre cette maladie. Pour éviter les piqûres de moustique, les experts recommandent à la population de détruire les larves et les gîtes potentiels de moustiques (supprimer des soucoupes sous les pots de plantes, vider au moins une fois par semaine les récipients contenant de l’eau stagnante…). Autrement dit, il faut éviter de jeter des ordures et saletés n’importe comment, bien nettoyer sa parcelle et ou son environnement…  Essentiellement, « se protéger des piqûres en portant des vêtements longs et en utilisant des répulsifs et des moustiquaires, mais faut surtout se protéger dans la journée car le virus a une activité diurne », indique par exemple le ministère français de la santé.

Fiacre Kombo

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