Esclavage : les Pays-Bas présentent des excuses officielles

Mercredi 21 Décembre 2022 - 11:00

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

"Nous ne pouvons que reconnaître et condamner l'esclavage dans les termes les plus clairs comme un crime contre l'humanité", a déclaré le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte. Une reconnaissance controversée mais très attendue, selon la spécialiste de l’esclavage, Maartje Janse.

La Belgique au Congo, la Grande-Bretagne à la Jamaïque, l’Allemagne à la Namibie, les Etats-Unis à leur communauté afro-américaine… Depuis le début des années 2000, politiciens et institutions abondent d’excuses pour les atrocités commises au temps du commerce triangulaire. Mark Rutte a présenté, à La Haye, les excuses officielles du gouvernement neerlandais "à tous les esclaves du monde entier qui ont souffert de cet acte. À leurs filles et fils et à tous leurs descendants" pour le rôle de l'Etat dans 250 ans d'esclavage. "Nous ne pouvons que reconnaître et condamner l'esclavage dans les termes les plus clairs comme un crime contre l'humanité", a-t-il affirmé. Un discours tout de même prononcé sous la pression de nombreux politiques, membres des partis de la coalition majoritaire au Parlement.

Au même moment, plusieurs ministres du gouvernement de Mark Rutte se trouvaient dans sept anciennes colonies, au Suriname et dans les Caraïbes, pour discuter de la question avec les habitants. "Des personnes ont été transformées en marchandises. La dignité humaine a été foulée aux pieds d'une manière horrible", a ajouté Mark Rutte, avant de dire "je suis désolé" en anglais, en sranan (créole surinamien) et en papiamento (créole des Antilles néerlandaises).

Ces excuses ont été saluées comme un “tournant dans l'histoire du royaume" néerlandais. Toutefois, a été déploré le manque d’actions concrètes de la part du gouvernement, au Suriname et à Sint Maarten, une île des Antilles partagée avec Saint-Martin, où la Première ministre a fustigé le manque de dialogue de la part du gouvernement des Pays-Bas.

 

Noël Ndong

Notification: 

Non