Etienne Tshisekedi-Edem Kodjo : la rencontre de la dernière chance

Mercredi 15 Juin 2016 - 14:35

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Le facilitateur du dialogue national en RDC Edem Kodjo a annoncé mardi à Kinshasa qu'il se rendra à Bruxelles pour rencontrer l’irréductible opposant en vue d’éclaircir certains concepts contenus dans la Résolution 2277 pour un meilleur entendement.

Le facilitateur désigné par l’Union africaine pour piloter le processus du dialogue politique en RDC, n’est décidément pas au bout de ses peines. Alors qu’il n’a pas encore élagué les contradictions nées de la constitution du très controversé « Groupe de travail » qu’il avait institué en prélude à l’installation du Comité  préparatoire au dialogue, le voilà pris dans l‘étau d’un nouveau scenario : le conclave de l’opposition tenu du 8 au 9 juin à Bruxelles. Ce forum, au travers de ses résolutions, tendent à saper les efforts consentis jusque-là par Edem Kodjo sur la voie du dialogue. Une sorte de rétropédalage pour un processus qui tarde encore à prendre sa vitesse de croisière.

Tout en acceptant le principe du dialogue, les conclavistes de Genval ont cependant nuancé en s’opposant à son format tel que ressorti dans l’ordonnance présidentielle le convoquant. Ils ont remis sur le tapis leur sempiternelle revendication de voir ces assises se conformer à la résolution 2277 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Dans leur entendement, ce forum à convoquer sous l’égide de la communauté internationale devra impérativement conduire à l’alternance politique et à l’organisation des scrutins législatif et présidentiel dans le délai constitutionnel. Bien plus, les opposants réunis à Bruxelles ont exigé l’organisation des scrutins législatif et présidentiel avant le 19 décembre 2016.

Des exigences somme toute excessives, du point de vue de la facilitation qui a tout intérêt à les recadrer en vue d’aboutir à un entendement commun du dialogue et de ses objectifs. Et pourtant, du point de vue de l’ex- Premier ministre togolais, le dialogue dont il assure la facilitation n’est pas différent de celui prôné par la résolution 2277 des Nations Unies.   Alors qu’un grand pas a déjà été franchi dans le sens de fédérer les esprits autour de cet enjeu national majeur, la discordance dans l’interprétation des termes de référence constitue un frein à la dynamique mise en branle. « Il faut tout clarifier pour éviter de semer la confusion », a lâché Edem Kodjo lors d’un point de presse tenu à Kinshasa. Cet imbroglio justifie, du reste, le voyage qu’il compte effectuer dans les prochains jours à Bruxelles pour y rencontrer Etienne Tshisekedi désormais à la tête d’une nouvelle plate-forme de l’opposition dénommée « Rassemblement ».

L’objectif est de tenter de rallier les points de vue divergents, d’éclaircir certains concepts contenus dans la Résolution 2277 pour un meilleur entendement et de convaincre les indécis sur les vertus du dialogue et de leur participation à ce forum. Cependant face à l’extrémisme affiché par les participants du Conclave de Genval, Edem Kodjo parait ne pas disposer d’une marge de manœuvre conséquente à même de faire bouger les lignes, son statut de facilitateur étant déjà au départ sujet à contestation dans les milieux de l’opposition.

Qu’à cela ne tienne. L’homme se dit confiant. « S'il n'y a plus rien à faire du tout, on ne fera plus rien du tout, non plus », n’arrête-t-il de marteler comme pour dire que tous les espoirs sont permis. Pour ce faire, il compte sur l’appui du groupe de soutien international pour ramener tout le monde à la raison. De l’issue du voyage périlleux qu’il entend effectuer à Bruxelles dépendra la suite du processus du dialogue.  

Après Bruxelles, Edem Kodjo est attendu à Paris pour une audience avec la secrétaire générale de l’OIF, Michelle Jean sur l’implication de la Francophonie dans le processus actuel du dialogue en RDC.  

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Edem Kodjo

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