Expo : l’Angola cartonne toujours

À très exactement deux mois de la clôture de l’Exposition universelle de Milan (ouverture : 1^er mai – clôture 31 octobre), la manifestation continue de confirmer que l’Afrique y avait vraiment sa place incontournable. Et si le temps des bilans viendra fatalement, pays par pays, les tendances sont d’ores et déjà fixées et donnent une idée précise de ce qui a porté le continent à ce carrefour des idées et des talents. Il ne s’agissait pas seulement de venir s’y faire voir. Il y avait aussi à dire et montrer au monde entier, à commencer par le monde italien qui parfois marque des lacunes dans la connaissance du continent qui lui est le plus proche géographiquement.

Le thème de l’Expo s’y prête d’ailleurs tout à fait excellemment. « Nourrir la planète, Energie pour la vie » semble avoir été pensé en effet pour cette Afrique sur laquelle se portent les regards de compassion dès lors qu’on parle de famine et de mal-développement dans des pays regorgeant de ressources mais peinant à s’assurer un plat de haricot au quotidien ! Les pays sont venus, porteurs de leurs projets sur comment ils nourrissaient leurs populations. Producteurs de tubercules, de céréales, de café et/ou de cacao sont venus à Milan montrer leurs savoirs et leurs savoir-faire en la matière.

Le Zimbabwe a ainsi pris une part importante au business forum tenu lundi dans la capitale économique italienne. L’initiative revient à la chambre de commerce de Milan qui a programmé d’autres journées du genre : Somalie (3 septembre), Gambie (4 septembre), Kenya (9 septembre), Bénin (11septembre), République démocratique du Congo (15 septembre), Togo (24 septembre), Mozambique (25 septembre) pour se terminer par la Côte d'Ivoire, le 5 octobre. À cette vitrine exceptionnelle où les décideurs africains rencontrent les investisseurs italiens s’ajoutent les journées de l’Afrique sub-saharienne, du 18 au 19 septembre. Il s’agit de deux jours de conférences et de rencontres d’affaires impliquant un total de 350 entreprises italiennes et européennes. Machineries et produits de l’industrie chimique qui sont en tête des exportations italiennes seront présentes au cours de ces journées.

Mais l’Afrique a aussi moins réussi la gageure d’attirer l’attention sur au moins ses expériences à succès. Le Zimbabwe a réussi, comme a reconnu un expert zambien, à imposer une mode alimentaire qui va faire tendance. En proposant un « safari alimentaire » le 31 août, il a confirmé le succès de pénétration dans le marché alimentaire italien (pour le moment) de sa cuisine prêt-à-manger à base de produits exotiques. Ses sandwiches au crocodile et son zebraburger sont des produits qui s’écoulent désormais… comme de petits pains ! Les glacières géantes de steaks de zèbre quittent chaque semaine Harare pour la plaine du Rho par avions entiers.

De son côté, l’Angola fait l’unanimité pour avoir présenté le pavillon africain le mieux pourvu. Construit en matériaux durables locaux angolais, il présente le large éventail d’un pays connu pour être le deuxième producteur africain de pétrole, mais dont les ressources vont pourtant du diamant au cuivre et à l’étain. Sans parler du fait que cacao et café sont aussi des richesses traditionnelles de l’Angola, et que les longues années de guerre civile ont failli occulter. Aujourd’hui, aux portiques d’entrée à l’Expo, la question qui revient aux lèvres des visiteurs locaux ou lointains est : « le pavillon angolais, c’est par où ? ». Une fierté africaine assurément !