Expulsés de Brazzaville : la VSV exige une prise en charge complète

Mercredi 30 Avril 2014 - 18:27

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Pour cette ONG, les facilités de transport ne doivent pas constituer un motif d’autosatisfaction pour certaines autorités de la RDC.

La conférence de presse tenue, le 30 avril, par la Voix des sans-voix pour les droits de l’Homme (VSV), à son siège de Ngaliema, a permis à cette ONG de donner sa position sur les expulsions des ressortissants de la RDC de Brazzaville.

Dans la lecture de la déclaration de cette ONG, la chargée de communication de la VSV, Laurette Misenga, a, à cet effet, relevé certaines failles dans la prise en charge de ces refoulés de la République du Congo. La VSV s’est dite, en effet, préoccupée par « le manque des structures d’accueil appropriés et l’absence quasi totale d’une prise en charge effective, appropriée et complète des victimes de ces expulsions massives et inhumaines ». « Des familles entières passent des nuits à la belle étoile et sont ainsi exposées à toutes sortes d’intempéries, des maladies et ne sont de surcroit approvisionnées ni en nourriture ni en eau potable, etc. », a appuyé cette organisation.

La VSV, qui a apprécié la mise en la disposition des victimes de quelques bus Transco en vue de faciliter leur évacuation du port vers le centre ville via le centre de transit, situé dans l’enceinte de la maison communale de Kinshasa ainsi que le stade Cardinal Malula, a cependant relevé que ces facilités ne doivent pas constituer un motif d’autosatisfaction pour certaines personnalités du gouvernement.

Attirer l’attention des autorités de deux Congo

Décrivant la situation dramatique, préoccupante et inquiétante et vu la poursuite des expulsions, suscitant de vives réactions et de frustrations, la VSV affirme vouloir attirer l’attention des autorités de deux Congo ainsi que des populations de deux pays sur « le rôle à jouer par les uns et les autres en vue de garantir le respect de tous les droits humains et des libertés fondamentales dont, entre autres, le droit de circuler librement et d’y choisir sa résidence ». Des expulsions ne sont pas mauvaises, a expliqué le directeur exécutif adjoint de la VSV, Rostin Manketa, mais ce qui choque c’est les conditions dans lesquelles ces ressortissants de la RDC ont été expulsés de l’autre rive du fleuve Congo.

Cette ONG, tout en soulignant des liens séculaires de fraternité et de consanguinité unissant les peuples de deux Congo, a également profité de cette occasion pour dénoncer des discours et autres propos tenus par certains acteurs politiques tendant à envenimer la situation entre les deux pays. « Il est important pour la RDC de s’assumer jusqu’au bout, en privilégiant des voies apaisées et diplomatiques pour mettre fin aux expulsions massives et infrahumaines des RD-Congolais par les autorités de la République du Congo (RC) et pour éviter la commission d’autres violations des droits humains similaires en RDC », a souligné cette organisation.

Par contre, cette ONG, qui dit être en contact avec des organisations de défense des droits de l’Homme établies en RC, affirme travailler afin que les auteurs des violations massives des droits humains, notamment des traitements cruels, inhumains ou dégradants, des viols, des extorsions des biens répondent de leurs actes devant les instances compétentes.

Tout en exigeant aux autorités de la RDC, en plus de la prise en charge effective, complète et appropriée de tous les expulsés sans exception, la mise en œuvre des mesures sécuritaires et humanitaires d’encadrement aux frontières de deux États, ainsi qu’une commission ad hoc et la poursuite des appels au calme, la protection et la sécurisation de ressortissants de la RC, la VSV exhorte les autorités de la RC à la cessation immédiate et sans délai de ces expulsions. L’ONG les appelle également au respect de la dignité humaine et des instruments juridiques régionaux et internationaux en matière des droits humains  et l’interpellation effective des auteurs des actes décriés ainsi que la restitution des biens et le dédommagement des personnes injustement expulsées.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo 1: Laurette Misenga, encadrée par le coordonnateur des activités de la VSV, Peter Ntumba, et Rostin Manketa (a droite) Photo 2: Banderole sur l'activité