FCC : l’impératif d’une profonde restructuration s’impose

Samedi 19 Décembre 2020 - 17:39

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Le mauvais casting dans la gestion des ambitions ainsi que la prééminence du PPRD, le parti-phare, qui s’est toujours attribué la part du lion au détriment des partis alliés lors du partage des responsabilités, seraient à la base de l’effritement de la majorité pro FCC à l’Assemblée nationale, estime une certaine opinion proche de ce regroupement politique.

Depuis que la majorité a basculé à la chambre basse du Parlement à la faveur de l’éviction de Jeanine Mabunda du bureau de cette institution, la quiétude n’est plus de mise au sein du Front commun pour le Congo (FCC). Cette plate-forme dont Joseph Kabila est l’autorité morale éprouve de la peine à digérer la déconfiture qui, d’après une certaine opinion, est l’expression des  frustrations et des déceptions longtemps ruminées par plusieurs députés de cette famille politique. Le FCC qui a vu l’essentiel de ses troupes traverser la rue pour aller grossir les rangs de l’Union sacrée pour la nation en gestation est appelée à une réelle introspection pour tenter de racoler les morceaux et repartir sur de nouvelles bases.

C’est, en tout cas, le cri de chœur qui émane des affidés de Joseph Kabila décidés à sauver la barque qui coule. Plus que jamais, le leadership actuel du FCC est récusé au motif de n’avoir pas été à la hauteur des enjeux parlementaires en laissant filer, au profit des « Tshisekedistes », une majorité qui, pourtant, était acquise. Comment le FCC qui, jusqu’il y a peu, gérait sous sa coupe plus de trois cents députés ne pouvait être capable de faire échec à la pétition lancée contre la speakerine de la chambre basse, un choix de son autorité morale ? Une question qui taraude bien des esprits et qui confirme, si besoin en était encore, le côté aléatoire de l’adhésion au FCC de plusieurs députés nationaux ne partageant pas ses idéaux. Bref, il s’est agi des opportunistes qui utilisaient ce regroupement politique aux fins d’assouvir leur quête de positionnement.

Pour l’heure, la plupart des députés et sénateurs du FCC ne jurent que par le départ de leur coordonnateur, Néhémie Mwilanya, tout en exigeant une profonde restructuration de la plate-forme. Dans un mémo adressé récemment à Joseph Kabila, les sénateurs Francine Muyumba Nkanga, Jean Bakomito Gambu et quatre autres recommandent la structuration et la mise en place d’une nouvelle équipe à la coordination du FCC composée des personnes consciencieuses, éprises des valeurs républicaines et en phase avec les enjeux de l’heure.

Cependant, pour une frange des membres de cette plate-forme, l’actuel coordonnateur n’y serait pour rien dans le basculement de la majorité à la chambre basse. Pour eux, cette situation est consécutive au mauvais casting qu’aurait opéré, depuis des années, l’autorité morale en plus de l’égoïsme du PPRD, le parti-phare de la plate-forme, qui s’est attribué la part du lion dans le partage des responsabilités au sein de la famille politique. « C’est le FCC qui est parti en majorité à l’Union sacrée, et c’est parce que le PPRD a mal géré les ambitions politiques des uns et autres. Ils ont occupé tous les postes », s’est lamenté le président fondateur du parti politique Volonté du peuple, Mukalenga Kalonji, dans une déclaration publiée le 18 décembre. Ce cadre du FCC tient Joseph Kabila pour responsable de la débâcle de sa plate-forme à cause de ses mauvais castings qui n’ont contribué qu’à rompre l’harmonie et l’équilibre en son sein. En attendant, la tête du coordonnateur Néhémie Mwilanya est mis à prix.  

Alain Diasso

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