Fête de la Nativité: un goût de Noël interdit pour certains

Jeudi 23 Décembre 2021 - 14:38

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Noël. Certains sortiront les guirlandes, d’autres leurs mouchoirs, la vie est ainsi faite et Jésus, qui serait né le 25 décembre, n’y peut pas grand chose. Johnny Halliday non plus, d’ailleurs.  Mais une pensée pour ceux interdits de Noël est une moindre des choses.

Décembre 1973, Johnny Halliday chante « Noël Interdit », un titre classé numéro 1 des ventes de singles en France.  «  C’est un Noël pour les enfants perdus, pour tous ceux qui n’y ont jamais cru », chante celui qui aura vendu plus de cent millions d’albums en 60 ans de carrière. Et de chanter encore, quelques mesures plus loin : «  C’est un Noël pour mes premiers copains, oubliés au hasard des chemins, une chanson pour ceux dont l’horizon est le mur sombre et gris des prisons ».   Oui, on aimerait aussi que Noël, jour de  paix, de joie et de partage,  soit ce jour de trêve  pour les âmes perdues, les âmes oubliées en chemin, celles emprisonnées, ici et là, aux quatre coins de la République du Congo.

La crise économique et sanitaire aura précipité un Noël interdit pour beaucoup. La malchance aura fait le reste. Les voyez-vous, ceux qui se sont tués à la tâche suppliant leurs salaires, leurs bourses d’études, leurs fonds de retraite ?  Les voyez-vous les ventres creux, ceux qui ne peuvent payer que leurs toits, qu’un peu d’eau et de lumière ? Les voyez-vous, malades ou accidentés sur le lit d’hôpital, la famille inquiète autour ? Les voyez-vous ces femmes battues, ces enfants des rues, ces fous passagers, du soleil et de la pluie ? Les voyez-vous ces amoureux aux cœurs flingués dont l’histoire a pris fin ? Les voyez-vous ceux derrière les barreaux, payer de leur liberté leurs dettes à la société et chercher un peu d’air ?  Tous, comme laissés pour compte et de penser à Noël que leur interdit le vent mal tourné.

Car si Noël est synonyme de bonheur pour le plus grand nombre, ce grand jour de communion familiale sera vécu avec une profonde tristesse pour d’autres. Pression sociale, nostalgie d’enfance, infortune diverse, frustration viendront ainsi s’entrechoquer dans ce jour fantasmé pour lequel on s’oblige inconsciemment à ce qu’il soit féérique. Oui, tout nous y oblige, les médias, les films, les magasins, c’est une norme sociale, une surenchère, une injonction au bonheur où les émotions et sentiments s’amplifient. Il est  peu de choses que ces lignes partagent les peines aux interdits de Noël et beaucoup qu’elles fassent, malgré tout, en sorte de partager votre joie en ce jour merveilleux. 

Philippe Edouard

Légendes et crédits photo : 

Noël

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