Fêtes de fin d'année et de Nouvel An : effervescence à la veille des festivités

Lundi 23 Décembre 2013 - 16:06

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

 Les réjouissances n’auront pas la même connotation vue la différence de revenus du fait de différenciations sociales.

Les festivités de fin d’année et Nouvel An se caractérisent toujours par une effervescence particulière dans les rues et avenues de la capitale. Cette année 2013 n’échappe pas non plus à ce rituel qui rythme la vie dans une capitale dont les habitants passent dans certains esprits pour des fêtards patentés. À l’approche des festivités de Noël et de Nouvel An, les Kinois ne lésinent plus sur les moyens pour ne pas laisser filer cette occasion ultime de se réjouir. Les échoppes tant au centre-ville qu’à la cité ne désemplissent pas ces dernières heurtes. Elles sont constamment prises d’assaut par des personnes de toutes les générations en quête d’articles vestimentaires, des produits de beauté et divers. Les femmes particulièrement se montrent très entreprenantes par ces temps qui courent. Une chaussette, une robe, un body, un ensemble veste-cravate, tout s’achète à un rythme vertigineux reflétant la détermination des mères de famille à donner un sens à ces festivités pour ne pas paraître ridicules.

Dans l’imagerie collective kinoise, l’achat des nouveaux habits pour les enfants en période de fin d’année est une pratique routinière à laquelle de nombreux parents ne dérogent pas. D’où la ruée vers le centre-ville. Sur l’avenue du commerce, il devient quasi impossible ces temps-ci de passer sans heurter une personne. L’engouement est tel qu’on se mouvoit difficillement dans les allées du Grand marché bondées de monde. On y trouve un peu de tout. Les commerçants se sont adaptés au contexte. Les habits, les chaussures, les mèches, les produits cosmétiques ont prit l’ascenseur. Ils se négocient à prix fort. Même les articles sortis de la friperie se vendent au dessus de leur prix normal. De quoi donner  des frissons aux petites bourses. Dans ce contexte de surenchère, un billet de 100 dollars perd automatiquement sa valeur face à la cherté des articles. Beaucoup s’en sortent avec un sachet à peine rempli alors qu’au départ de la maison, ils pensaient réaliser une bonne affaire en misant sur la hauteur de leur bourse. Ainsi va désormais la vie à Kinshasa où les commerçants sont devenus plus que rois.

Pour rajouter à l’angoisse des familles par ces temps qui courent, le transport en commun se fait rarissime avec, en toile de fond, des embouteillages monstres qui n’en finissent pas. Des files des véhicules immobilisés aux entournures d’un carrefour, cherchant vainement à se frayer un passage, l’image est devenue caractéristique de la ville de Kinshasa à la veille des festivités de fin d’année et Nouvel An. Jusqu’aux heures de midi, de nombreux Kinois attendent toujours désespérément un moyen de transport pour gagner le centre-ville. Et leur retour à la maison tient d’un véritable chemin de la croix avec, à la clé, le « demi-terrain » appliqué par des conducteurs véreux cherchant à réaliser des bénéfices sur le dos de la population.

En tout état de cause, nonobstant la basse conjoncture en cette période, le Kinois tient à festoyer comme si de rien n’était. Quand bien même dans le fond, les réjouissances n’auront pas la même connotation vue la différence de revenus du fait de différenciations sociales.

Alain Diasso