Forum Franco-africain : les jeunes au cœur de la croissance et du partenariatSamedi 7 Février 2015 - 15:08 La jeunesse était au coeur du forum franco-africain à Paris. Les intervenants ont indiqué que les entrepreneurs africains ne veulent plus être les passagers de la croissance africaine, dans une Afrique constituée pour moitié par des jeunes de moins de 25 ans, considérés comme une opportunité mais aussi comme un défi, étant donnée que 250 millions d'Africains arriveront sur le marché du travail tous les ans. Ils ont partagé leur expériences et présenté leurs propositions en faveur de la jeunesse africaine. Pour Karim El Aynaoui, conseiller auprès du PDG du Groupe OCP, la croissance en Afrique est jeune, mais elle a besoin d'accélération par le financement, la formation et la qualification, et la knowlage Management, notamment dans le domaine de l'agriculture. Mais il pense qu'il faut créer de nouvelles méthodes notamment en matière d'espace, des nouveaux modes d'intervention, d'un peu de discrimination positive. Il met au centre de sa réflexion la question du dialogue, car « se comprendre de façon permanente est essentielle ». Fanck Aswani, Vice-président African Leadership Academy de Johannesburg (Afrique du Sud), développeur de la prochaine génération de leaders africains, a souligné que les jeunes sont des populations auxquelles on peut insuffler une vision commune, « une mine d'or » à orienter. La première des choses à leur offrir étant l'emploi, apporter des réponses à leurs préoccupations. C'est aussi le cas en France, où le taux de chômage des jeunes persiste, a-t-il indiqué. C'est donc un défi commun,. la France et l'Afrique anglophone peuvent désormais travailler ensemble, sur ces questions, car la barrière de la langue n'existe plus a-t-il relevé, ce qui serait nouveau. Les organisations françaises ont un rôle à jouer, selon lui, notamment en matière de gouvernance, la France ayant beaucoup à apporter à l'Afrique. « Nous devons modifier notre discours par rapport aux jeunes et surtout en matière d'emploi », a-t-il insisté. Jérémie Doutté, Directeur général Jumia Nigeria, premier site africain avec un contenu local, milite pour que l'entrepreneuriat soit au cœur de l'emploi en Afrique et pour l'accélération de la transformation et la distribution des produits en ligne. Il reconnaît l'existence des talents, mais dont le coût est élevé. Omar Cisse, Directeur général Teranga Capial (Sénégal), a partagé son expérience en ingénierie de logiciels, surtout en solution mobile pour les banques. Il existe beaucoup d'opportunités en Afrique, mais peu d'offres locales par rapport aux investisseurs étrangers, regrette-t-il. L'offre africaine est insuffisante, mais « les banques sont peut-être beaucoup plus façonnées à travailler avec un certain type d'entreprises », observe-t-il. Il appelle au changement du modèle de collaboration pour des modèles financièrement plus équilibrés. Il pense que le partenariat public-privé est plus adapté mais qu'il faudrait l'améliorer. Mais il regrette l'absence d'écosystème faisant remarquer l'importance de l'innovation. Marc Rennard, Directeur exécutif Afrique, Moyen-Orient et Asie d'Orange, a rappelé qu'il n'y a pas qu'une Afrique, surtout il plaide pour une urgence en matière de gouvernance en Afrique et met le numérique, le digital au cœur du développement économique des pays africains. Il est favorable à ce que Orange s'engage sur le développement rural, et encourage des innovations, surtout celle des jeunes. Chris Kirubi, Directeur et actionnaire majoritaire de Centum Investment Group (Kenya) a regretté l'absence de la jeunesse au forum or c'est « l'avenir de l'Afrique ». « Pour que cette jeunesse compte, il faut investir en elle, dans l'éducation, dans le monotoring ». Il note que la jeunesse est une réalité et si elle peut être une opportunité elle peut aussi être un désastre : et sans issue, s' engager dans le terrorisme, ou prendre la route. Les jeunes peuvent créer des emplois. D'après lui, car ils sont les seuls « qui comprennent et qui savent se servir mieux de la technologie » et ils ont l'avantage qu'ils ne sont pas « régionalisés, ils sont mondiaux ». Il invite à organiser une conférence spécifique pour elle et à mettre en place une interaction, car ils demandent un espace. « Le temps manque en France, en Afrique nous avons tellement le temps que nous pouvons l'exporter », a-t-il conclu.
Noël Ndong |