Forums provinciaux de réconciliation : la FBCP alerte sur un risque de régionalisme

Vendredi 27 Mai 2022 - 18:07

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La Fondation Bill Clinton pour la paix (FBCP) se dit partisane d’une réconciliation nationale, susceptible d’installer une paix durable, gage d’un développement du pays, et d’éradiquer le tribalisme au moment où les élections pointent à l’horizon.

La FBCP indique que du 17 au 22 mai, des ressortissants du Grand Katanga ont organisé un forum pour la réconciliation de tous ses fils, auquel ont pris part l’ancien gouverneur de cette province, Moïse Katumbi Chapwe, et l’ancien président de la République, Joseph Kabila Kabange. Citant les médias, elle relève que la province de l’ex-Grand Kasaï s’attend à organiser aussi une telle rencontre en vue de sceller la réconciliation de ses ressortissants. Cette organisation dit craindre que demain soit le tour de l’ex-Equateur, de l’ex-Grand Bandundu, de l’ex-province Orientale, de l’ex-Kivu ou du Kongo central d’organiser aussi des forums pour la réconciliation de leurs fils.

A travers ces forums provinciaux, la FBCP voit des agendas cachés. Pour elle,  derrière cette réconciliation inattendue, il y a la volonté de faire qu’aucun non originaire de ces provinces ne puisse briguer un poste administratif ni politique à leur tête. « Ceci nous amène à la porte de la division totale de la République démocratique du Congo, qui est inadmissible », a prévenu cette association, le 26 mai, par le biais de son président, Emmanuel Adu Cole.

Ce dernier rappelle, en effet, qu’à l’époque de la dictature sous le régime de feu Mobutu, Catherine Nzuzi wa Mbombo, de la province du Kasaï, fut gouverneur du Kongo central (ex-Bas-Zaïre), alors que feu Khonde Vila Kikanda, du Kongo central, était gouverneur de l’ex-Grand Kivu. « Pourquoi ne pas réitérer cette expérience aujourd'hui ? », se demande cette organisation. Elle dénonce le fat que pour être élu gouverneur d’une province, il faut nécessairement en être autochtone. Une pratique anti-démocratique, souligne-t-elle, qui pourrait remettre en cause la jeune démocratie congolaise déjà en panne.

Face à cette réalité, la FBCP recommande au gouvernement, au Parlement et à tout le peuple congolais de mettre à profit la date de l’accession du pays à la souveraineté nationale et internationale, pour la réconciliation sans discrimination aucune.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Emmanuel Adu Cole, lors d'un point de presse à Kinshasa/Adiac

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