Fuites des capitaux : la BEAC au front contre les opérateurs économiques véreux

Lundi 12 Avril 2021 - 14:00

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La Banque des États de l’Afrique centrale(BEAC) vient de lancer une opération de contrôle destinée à l’apurement de domiciliation des importations des biens et services.    

Le déficit sur les réserves de change de la Banque centrale et les fuites des capitaux ont conduit l’institut d’émission des six pays de la zone Cémac (Gabon, Congo, RCA, Tchad, Guinée équatoriale, Cameroun), à engager un contrôle au terme duquel les coupables seront sanctionnés.

Les observateurs évoquent un vent de panique soufflant sur le toit des assujettis à la réglementation des changes de la BEAC. Le processus d’apurement de domiciliation des importations des biens et services signifie que la Banque centrale demande à tous les agents économiques résidents dans la sous-région, ayant fait sortir des devises pour importer des biens et services, de fournir les preuves que ceux-ci sont réellement arrivés dans la sous-région, au prorata des devises débloquées.

La Banque espère ainsi mettre la main sur les opérateurs qui sont à l’origine du déficit de la balance courante observé au cours de l’exercice 2020. Si les chiffres exacts de ce déficit ne sont pas communiqués, les médias parlent quand même d’un déficit considérable qui a entraîné, depuis quelques mois, une réduction du taux de couverture de la monnaie de 5 à 10 points.

Il faut rappeler que depuis mars 2019, un nouveau règlement sur les devises a été adopté par les membres de la Cémac, en vue de lutter contre la sortie incontrôlée des capitaux. Les États membres ont mandaté leur Banque centrale pour restreindre les paiements en devises des particuliers et des entreprises dans ces pays membres. À ce jour, tous les secteurs de l'économie sans exception seront soumis à la nouvelle réglementation.

Ces mesures exigent, par exemple, que pour toute transaction de plus d’un million de francs CFA hors zone, il faut une approbation des autorités bancaires. Les entreprises et les particuliers doivent désormais également recevoir une autorisation de la Banque centrale avant d'ouvrir un compte en dehors de la région. Cette restriction n’est pas bien accueillie par les opérateurs économiques, dénonçant le pouvoir arbitraire de la Banque.    

Fiacre Kombo

Légendes et crédits photo : 

Siège de la Banque centrale/DR

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