G20: l’économie, l’écologie et la diplomatie ont dominé les travaux du sommet de Brisbane

Lundi 17 Novembre 2014 - 13:57

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Le sommet des dirigeants des pays les plus  riches du monde s’est tenu à Brisbane, Australie, du 15 au 16 novembre. Il a permis aux participants d’annoncer des mesures fortes pour soutenir les économies de leurs Etats respectifs. Il était aussi question de prendre des mesures drastiques pour combattre l’épidémie de la fièvre hémorragique à virus Ebola.

Dans un communiqué final, les leaders des Etats concernés ont indiqué que d’ici à quatre ans, leurs engagements pris durant ces assises « accroîtront de plus de 2.000 milliards de dollars américains le PIB mondial, et créeront des millions d’emplois ». Réagissant sur ces engagements, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a prévenu que la mise en œuvre des mesures annoncées ne sera pas facile comme certaines personnalités pourraient le croire. «Prendre des engagements, c’est bien, mais les mettre en œuvre et voir dans la réalité si oui ou non, cela va créer de la valeur, des jobs (...) c’est ce qui va être le plus compliqué», a-t-elle déclaré. Outre cela, les dirigeants des pays riches ont encouragé les progrès réalisés sous l’égide de l’OCDE contre l’optimisation fiscale des multinationales. Ce mécanisme permet aux multinationales de négocier, en  amont le cadre fiscal le plus avantageux possible auquel elles seront soumises dans un pays. En ce qui concerne  les changements climatiques, le G20 soutient une « action forte et efficace ». «Nous soutenons une action forte et efficace pour faire face aux changements climatiques. Nous réaffirmons notre soutien à la mobilisation de moyens financiers pour l’adaptation (des pays victimes des changements climatiques), tel le Fonds Vert des Nations unies, destiné à aider les pays pauvres les plus exposés », souligne le communiqué. Les pays du G20 ont promis également d'oeuvrer ensemble pour convenir d’un résultat juridiquement contraignant à la conférence sur le climat qui se tiendra à Paris en fin 2015. Au plan diplomatique, les débats ont été dominés par la situation en Ukraine, avec notamment les critiques des Occidentaux à l’encontre de la Russie et de son président, Vladimir Poutine, concernant le rôle qu’il joue contre le régime de Kiev. Malgré des critiques sur la présence russe en Ukraine, le président russe qui a quitté le sommet du G20 avant le communiqué final, a qualifié la réunion de Brisbane de « constructive et utile.» En marge de ce sommet, les dirigeants des Etats-Unis, du Japon et de l’Australie  ont appelé à la résolution pacifique des différends maritimes en mer de Chine du Sud. L’épidémie Ebola était aussi au centre des préoccupations des dirigeants des pays riches. A ce sujet, le G20 s’est engagé à l’éradiquer. « Les membres du G20 s’engagent à faire tout ce qu’il faut pour que les efforts internationaux aboutissent à une éradication de l’épidémie, et à couvrir ses conséquences économiques et humanitaires à moyen terme », rassure-t-on. Pour les Etats-Unis, le plus important donateur du FMI, ces engagements doivent être accompagnés par l’annulation de la dette des pays touchés. Washington a urgé l’institution financière d’effacer 100 millions de dollars de dettes pour les trois pays concernés. Cette mesure devra, selon les autorités américaines permettre de soutenir les économies de ces pays et d’ôter aux gouvernements un poids financier.

Estimant que le coût de cette épidémie pourrait s’élevé à 30 milliards de dollars, la Banque mondiale a proposé la mise en place d’un fonds d’urgence, destiné à lutter contre Ebola et d’autres épidémies dans le futur. Il aura  également pour but d’inciter les entreprises pharmaceutiques à développer des vaccins et des traitements.

Seulement, les conclusions de ce sommet n'ont pas satisfait plusieurs ONG. Elles les qualifient de "timides et insuffisantes".  Pour Financial transparency coalition, un réseau regroupant plusieurs organisations spécialisées, "le G20 reconnaît les failles du système financier mondial, mais ignore les vraies solutions"

 

Nestor N'Gampoula