Genre : les femmes journalistes s’approprient leur place dans les médias

Vendredi 10 Mars 2023 - 13:30

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Quelques figures féminines de la presse congolaise ont participé, le 9 mars à l'Institut français du Congo (IFC) de Brazzaville, à un échange sur le rôle et la place de la femme journaliste dans les médias congolais.

Des femmes de plusieurs médias du Congo ont mis en exergue, au cours de la conférence-débat organisée par l'ambassade de France et la délégation de l'Union européenne, leur dynamisme, engouement, compétence et leur bravoure dans l'exercice du métier de journaliste au sein des médias audiovisuels et de la presse écrite.

Elles étaient cinq à intervenir, émettant des avis sur la thématique de la place des femmes dans les médias au Congo. Il s'agissait d’Aline France Etokabeka de "Télé Congo", Rachel Berniche Kinzonza de la "Radio Mucodec", Yvette Reine Nzaba des "Dépêches de Brazzaville", Cristelle Noëlle Essongo, journaliste militaire, et Rosie Pioth, correspondante de "France 24", qui ont lancé, à travers cette conférence-débat, une série d'activités sur le droit des femmes à l'IFC durant tout ce mois de mars.

 Plusieurs sous-thèmes ont été développés, notamment la place de la femme journaliste dans l’espace médiatique congolais, les conditions de travail au quotidien pour les femmes journalistes au Congo, l’historique de la femme congolaise dans les médias.

Chacune des intervenantes a présenté le sujet via un angle donné. L'historique de la femme journaliste dans les médias au Congo a été évoquée par Aline France Etokabeka. Elle a détaillé la grande et merveilleuse aventure des femmes journalistes dans le pays. Selon elle, la toute première journaliste s'appelle Safou Safouesse. La directrice de programmes de "Télé Congo" a souligné le professionnalisme et le savoir-faire des femmes dans les médias.

La thématique relative à la place de la femme dans l'espace médiatique a été développée par la journaliste de "Radio Mucodec". Rachel Berniche Kinzonza a vanté les mérites des femmes dans l'expansion des médias en République du Congo. Elle a rappelé que sur le plan professionnel, la femme joue le même rôle que l'homme dans l'exercice du métier.

Pour sa part, Yvette Reine Nzaba, a exposé sur les conditions de travail des femmes journalistes au Congo. La cheffe de service Afrique Monde aux "Dépêches de Brazzaville" a relaté des formes de violences dont sont souvent victimes les femmes journalistes. Pour elle, il existe encore des préjugés qui dévalorisent les femmes. Elle a salué l'engagement et l'activisme de certains hommes et femmes qui militent pour l'insertion des femmes dans les médias. Prenant le cas de la rédaction des "Dépêches de Brazzaville" où elle évolue, Yvette Reine Nzaba a notifié quelques avancées dans la responsabilisation des femmes.

« La féminisation dans la presse est réelle mais elle ne signifie pas égalité. La femme doit s'imposer par le travail. Elle doit se bousculer pour valoriser sa compétence afin de faire valoir son savoir-faire tout en garantissant la symbiose avec l'homme. Surtout, cultivons-nous et apprenons au quotidien. Aux "Dépêches de Brazzaville", par exemple, nos chefs, notamment le directeur des rédactions, Emile Gankama, donne beaucoup d’importance aux femmes. Il nous pousse toujours à mieux faire », a témoigné Yvette Reine Nzaba.

Elle a ajouté que la place de la femme dans les médias au Congo reste encore un combat de longue haleine. Car, dans certains médias, la femme fait face à beaucoup de contraintes qui limitent sa capacité de bien exercer sa profession, notamment les contraintes familiales et la marginalisation dans certaines rédactions pour la couverture de grands évènements.

De son côté, Christelle Noëlle Essongo, a esquissé le rôle de la femme journaliste dans les Forces armées congolaises.

L'ambassadeur de France au Congo, François Barrateau, s'est associé aux défenseurs des droits des femmes, en général, et des femmes journalistes, en particulier, pour confirmer l’utilité des femmes dans les médias. « Les femmes journalistes restent confrontées aux violences ayant pour base le genre. Heureusement que le gouvernement s’engage à bannir ce phénomène à travers la "loi Mouebara". La France reste aux côtés du Congo en soutenant les associations qui militent pour les droits des femmes », a-t-il indiqué.

Rude Ngoma

Légendes et crédits photo : 

1-Les panélistes/Adiac 2-Les panélistes avec quelques officiels/Adiac

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