Goma : l’Acaj dénonce la répression violente d’une manifestation pacifique des partis de l’opposition

Mercredi 29 Octobre 2014 - 15:45

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L’ONG a fustigé l’utilisation illégale des jeunes délinquants de la rue pour agresser des manifestants.

L’Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj) a noté que le 25 octobre, la manifestation des partis de l’opposition dont l’Udps, l’UNC, l’Ecidé, RCD-KML, l’Udecf et PCF a été violement réprimée par la police à la place dite signers. De l’avis de cette ONG, cette répression a été ordonnée par le Maire de la ville, Nason Kubuya  accompagné de  l’Inspecteur adjoint de la police, Françoise Munyarugerero.

Par ailleurs, selon cette association, il y a également eu utilisation des jeunes délinquants dans cette action menée par la police. « Les observateurs de l’Acaj présents sur les lieux ont noté la présence de plusieurs jeunes délinquants de la rue, communément appelés Maybobo à coté de la police et portant des bâtons. Ils ont conjointement tabassé les manifestants (parmi lesquels figuraient beaucoup de femmes), déchiré les calicots et drapeaux », a souligné cette ONG.

Le bilan établi par Acaj fait état de plusieurs blessés dont onze élèves qui se rendaient à l’école. L’ONG affirme par ailleurs que le chargé de sécurité au sein de l’Udps, Christian Mbokani, a montré ses observateurs, des traces de coups lui administrés par les maybobo. Alors que plusieurs manifestants lui ont rapporté avoir été victimes de l’extorsion de téléphones et des sommes d’argent par des éléments de la police ainsi que des jeunes susmentionnés.

Condamnant la répression violente de cette manifestation pacifique ainsi que l’utilisation des jeunes délinquants de la rue par l’autorité urbaine de Goma, l’Acaj recommande vivement au Gouvernent central de mener une enquête indépendante, impartiale et urgente sur ces événements. « La liberté de manifestation pacifique est un droit fondamental et vital pour l’épanouissement de la personne et de sa conscience politique, ainsi que pour sa participation à la direction des affaires politiques de son pays. Le gouvernement congolais devra mettre fin aux atteintes de cette liberté constatée de plus en plus à travers tout le territoire national et faire sanctionner leurs auteurs pour rassurer l’opinion qu’il n’entend pas imposer un système dictatorial », a déclaré le président de l’Acaj Me Georges Kapiamba.

Pour ce dernier, en effet, l’utilisation récurrente des jeunes délinquants « maybobo » par l’autorité urbaine est un acte criminel qui doit faire l’objet d’enquête judiciaire. Ces jeunes, a-t-il souligné, sont souvent employés pour démolir des maisons des particuliers dites constructions anarchiques ou pour de déguerpissement sans décision de justice préalable. « Leur organisation fonctionne actuellement comme une milice privée avec un chef bien connu dans la ville », a soutenu ce juriste.

L’Acaj a noté que ces partis politiques ont, le 22 octobre, informé par écrit le Maire de la ville de Goma de l’organisation, le 25 octobre, d’une manifestation pacifique pour fustiger le massacre de quatre-vingts personnes à l’arme blanche à Beni opéré au cours de la semaine allant du 13 au 19 octobre et l’incapacité du gouvernement à y faire régner la sécurité des personnes et de leurs biens. Selon cette ONG, les organisateurs s’étaient conformés à la législation en la matière pour avoir adressé la lettre au Maire de la ville, contre un accusé de réception, quarante-huit heures avant la manifestation, et indiqué l’itinéraire que la manifestation allait emprunter.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo: Une manifestation de l'opposition à Kinshasa.