Guinée Conakry : le 64e anniversaire de l’indépendance placé sous le signe de la réconciliation

Le 64^e anniversaire de l'indépendance de la Guinée a été placée par les autorités sous le signe du pardon et de la réconciliation. Le président de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya, a prononcé un discours au cours duquel il a insisté sur les acquis du renouveau, de justice et de pardon, obtenus depuis le 5 septembre 2021, date de prise du pouvoir par l’armée guinéenne.

En outre, le chef de la junte a appelé ses compatriotes à saisir sa main tendue pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel. « Nous savons d’où nous venons et nous savons où nous allons », a-t-il déclaré. Il a assuré les citoyens guinéens et l’opinion internationale que les forces de défense et de sécurité ainsi que l’ensemble des membres du gouvernement de la transition n’ont aucune intention de confisquer le pouvoir. 

Par ailleurs, des centaines de jeunes s'étaient rassemblés sur la route qui relie la capitale à ses banlieues nord, où les heurts, souvent meurtriers avec la police, sont fréquents. Ils voulaient célébrer l'indépendance du pays, selon certaines sources, mais aussi rendre hommage « aux victimes de la répression » dans ces quartiers. Les manifestants ont mis le feu à au moins un véhicule de gendarmerie, selon un média local. Des habitants ont fait état de coups de feu durant une demi-heure en fin de journée.

La Guinée est devenue le premier pays d’Afrique subsaharienne à obtenir sa souveraineté de la France, après avoir voté non, le 28 septembre 1958, au référendum, instituant une « communauté » franco-africaine proposée par le général De Gaulle. Cette volonté d’émancipation a valu à ce pays d’Afrique de l’ouest des relations tendues avec la France, en particulier sous l’ancien chef de l’Etat, Ahmed Sékou Touré, proche du bloc socialiste, qui a dirigé le pays de l’indépendance à sa mort en 1984.