Impact du Covid-19 : le secteur privé attend des réponses du gouvernement

Mardi 21 Avril 2020 - 15:00

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Les responsables des syndicats patronaux et des associations professionnelles se sont réunis le 20 avril à Brazzaville, pour évaluer les conséquences de la crise sanitaire sur leurs activités. Leurs regards sont tournés vers le Fonds national de solidarité de cent milliards francs CFA mis en place par l’exécutif.

Pour le président de la chambre de commerce et de l’industrie de Brazzaville, Paul Obambi, la première rencontre des syndicats patronaux est un pas important vers la résolution de la crise qui affecte le secteur privé local. « C’est une réunion restreinte qui a mobilisé des membres du bureau de la chambre de commerce, des syndicats patronaux et associations professionnelles. Nous avons fait le point de la situation qui concerne nos structures respectives », a-t-il expliqué.  

Depuis près d’un mois, les entreprises tournent au ralenti et beaucoup d’entre elles ont dû fermer les portes en raison de l’état d’urgence sanitaire et du confinement décrétés par les autorités. Comme la plupart des chefs d’entreprise congolais, le dirigeant de l’agence de voyage ‘‘Groupe travel world’’, Didace Bossassou, doit pouvoir payer les salariés ce mois, des charges sociales et fiscales, y compris des crédits bancaires. « Comment voulez-vous que nous puissions tenir dans ces conditions (…) ? », s’est-t-il interrogé.

Les conséquences économiques de la crise sont connues, estime le président de la chambre de commerce, ajoutant qu’il appartient à l’État congolais de trouver les solutions en concertation avec le patronat. « Des mécanismes techniques existent pour que les fonds soient levés, afin qu’on puisse passer le plus dur. Nous sommes en train d’étudier toutes les solutions que nous allons transmettre à qui de droit pour qu’à la fin du mois et dans les jours à venir que le confinement ne soit pas dérangé », a déclaré Paul Obambi.

Dans une note circulaire publiée, le 15 avril, le ministre délégué en charge du Budget, Ludovic Ngatsé, a annoncé des allègements fiscalo-douaniers en faveur des entreprises affectées par la crise du Covid-19. En matière fiscale, par exemple, à compter du mois d’avril le fisc ne va pas procéder aux contrôles sur place et sur pièces, ainsi qu'à ceux relevant des collectivités locales.

Dans le budget rectificatif 2020, le gouvernement a même prévu de baisser le taux de l'impôt sur le bénéfice des sociétés de 30% à 28%. De même que « la baisse du taux de l’impôt global forfaitaire qui devra passer de 7 % à 5% du chiffre d'affaires annuel hors taxes pour les opérateurs vendant des produits à marge libre et de 10% à 8% de la marge globale annuelle hors taxes pour les opérateurs vendant des produits à prix réglementé et à marge contrôlée », précise la note circulaire.

Certains opérateurs économiques jugent ces mesures encore insuffisantes eu égard l’ampleur de la crise engendrée par le coronavirus. Pour le patron du ‘‘Groupe travel world’’, la solution passe par le paiement des créances du secteur privé. « Le gouvernement avait promis de payer la dette intérieure mais, ce paiement n’a jamais eu lieu (…) Alors que les importateurs doivent continuer à importer des produits de première nécessité pour pouvoir alimenter le marché », s’est alarmé Didace Bossassou. 

Fiacre Kombo

Légendes et crédits photo : 

Paul Obambi s'adressant aux opérateurs économiques/Adiac

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