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Vendredi 28 Février 2014 - 0:14

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La plus grande erreur que pourraient, à notre avis, commettre aujourd’hui les puissances occidentales, l’Europe en particulier, serait de s’ingérer dans la crise qui déchire aujourd’hui l’Ukraine. Pour au moins trois raisons.

1. Aussi nobles que soit la défense des droits de l’homme et la protection de la démocratie, ni l’une ni l’autre ne sauraient justifier des actions qui risquent de dresser la Russie contre l’Union européenne. Ayant réussi non sans mal à mettre fin à la guerre froide qui les opposa cinquante années durant, l’une comme l’autre de ces puissances doivent veiller à préserver le climat de paix qui prévaut sur le Vieux Continent depuis le début des années 1990. Courir le risque de provoquer de nouvelles tensions sous le prétexte d’aider le peuple ukrainien à sortir de l’ornière où ses dirigeants l’ont enlisé serait proprement suicidaire.

2. Même s’ils refusent toujours de regarder la vérité en face, les Européens, comme d’ailleurs les Américains, doivent enfin comprendre qu’ils ne sont pas et ne peuvent pas être les gendarmes du monde. S’ils en doutent, qu’ils considèrent donc les conséquences désastreuses de leurs interventions successives en Irak, en Afghanistan, en Libye, où leur combat théorique en faveur de la paix a nourri des conflits qui ne sont pas prêts de s’achever et qui causent chaque jour la mort de milliers d’innocents. Le temps est révolu où la richesse économique et la puissance militaire justifiaient des actions hasardeuses qui aggravent le mal au lieu de le guérir.

3. L’Europe se trouve confrontée à un problème essentiel, vital même, qu’il lui faut résoudre au plus vite si elle veut poursuivre la marche en avant qui l’a conduite là où elle est aujourd’hui. Ce problème est celui de son unité. En s’ouvrant trop vite vers l’Est, comme elle l’a fait au lendemain de l’effondrement de l’empire soviétique, elle a perdu sa cohérence interne, a porté au pouvoir, quoi qu’en disent ses dirigeants, une bureaucratie qui la paralyse progressivement, a perdu de vue la vision politique qui inspirait ses pères fondateurs. S’étendre encore un peu plus en espérant profiter du désordre qui règne ici et là à sa porte ne peut qu’aggraver le mal et menacer plus encore son édification. Personne n’a rien à y gagner.

Les Dépêches de Brazzaville

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