Insécurité au Nord-Kivu et en Ituri : la prorogation de l’état de siège de plus en plus contestée

Jeudi 11 Novembre 2021 - 18:03

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Des voix s’élèvent pour exiger notamment une évaluation sans complaisance des opérations menées sur le terrain depuis l’instauration du régime d’exception.

Le nombre de personnes opposées aux prorogations de l’état de siège ne cesse de s’accroître et des voix continuent de s’élever pour exiger des actions plus appropriées pour le retour de la paix au Nord-Kivu et en Ituri. Au cri d’alarme des députés nationaux du Nord-Kivu se joignent ceux de la société civile, en général, et celui des activistes du mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha), en particulier. Tous condamnent la persistance de l’insécurité dans cette partie du pays et exigent désormais une évaluation sans complaisance de l’état de siège, préalable à une nouvelle prorogation de ce régime exceptionnel.

Parmi les actions menées sur le terrain, on peut citer la récente manifestation de la Lucha, organisée le 11 novembre à Béni pour s’opposer à une éventuelle douzième prorogation de l’état de siège. Les treize manifestants de ce mouvement citoyen ont été arrêtés et conduits à la garnison militaire de Béni-Butembo, dans l’est de la République démocratique du Congo.  Il leur est reproché d’avoir organisé ladite manifestation en violation de l’ordonnance du chef de l’Etat instaurant l’état de siège. 

Au début du mois de novembre, l’Assemblée nationale avait voté la onzième prorogation de l’état de siège sur fond de contestation.  Les députés de l’Ituri et du Nord-Kivu avaient boycotté la séance, exigeant un plan de sortie de cette mesure avant toute prorogation. Pour eux, l’état de siège ne résout rien car les violences ne font que s’aggraver dans les deux provinces. Ils avaient également exigé le départ des deux gouverneurs militaires ainsi que la démission du ministre de la Défense.

Selon un rapport publié le 9 novembre, la solution aux massacres de Beni-Irumu ne passerait pas forcément par l’instauration de l’état de siège. D’où la nécessité de chercher la solution ailleurs si vraiment il y a besoin de résoudre cette question. Les auteurs de ce rapport dénoncent la montée de la violence dans les territoires de Béni et Irumu, particulièrement pendant la période concernée par l’état de siège.

Jules Tambwe Itagali

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