Interview. Digne Elvis Tsalissan Okombi : « La jeunesse constitue le moteur du développement socio-économique de notre pays »Samedi 6 Décembre 2025 - 15:17 Digne Elvis Tsalissan Okombi, ancien ministre chargé des Relations avec le Parlement de la République du Congo, coordonnateur général de l’association Génération auto entrepreneur (GAE) porteuse du mouvement Le Patriarche, s’est résolu à mener des actions de proximité sur le terrain, à travers le pays. Lors de ses déplacements, il draine avec lui une "Vague bleue" en vue d’effectuer une pédagogie et d’inciter les populations à créer des emplois en faveur des jeunes et à se lancer dans l’entrepreneuriat. Un projet visant à un appel au rassemblement autour de Denis Sassou N’Guesso, reconnu comme Patriarche au sein de la classe politique. De passage à Paris en France, Digne Elvis Tsalissan Okombi a accordé une interview aux Dépêches de Brazzaville.
Digne Elvis Tsalissan Okombi (D.E.T.O.) : Restituons d’abord la genèse de la GAE, créée à la suite de l’appropriation et de la mise en œuvre par nos soins d’une des résolutions issues du dialogue intergénérationnel, consistant en l’apport de réponses concrètes aux jeunes, un pan entier estimé à ce jour, selon les statistiques, à près de 70 % de la population congolaise. Convaincus qu’ils constituent le moteur du développement économique et social de notre pays, notre initiative a consisté à ancrer cette résolution vers l’entrepreneuriat. Pour mener à bien cette orientation majeure, et considérant le président Denis Sassou N’Guesso comme Patriarche, nous estimons qu’il dispose de l’expérience nécessaire pour y parvenir. Dans son discours du 28 novembre 2025, sur l’état de la nation, le président de la République a donné une orientation majeure, je cite : « L’avenir est dans l’entrepreneuriat et l’auto emploi ». C’est dans ce sens que, dans les jours qui viennent, nous lancerons un plaidoyer afin d’obtenir, pour les 5 ans à venir, un environnement favorable à l’entrepreneuriat en vue d’innover ; de créer des emplois ; et de contribuer à la croissance économique. La GAE appelle à mettre un accent particulier sur ce volet. L.D.B. : Vous menez déjà ces actions de proximité concernant ce volet. Comment procédez-vous ? D.T.E.O. : Nous menons notre action dans le cadre légal, ici est aussi le lieu de remercier le président d'honneur de cette association qui n'arrête pas de mobiliser les ressources pour accompagner la vision du patriarche dans la prise en charge des questions de jeunes. Nous n’empiétons aucunement sur la plate-bande gouvernementale. En collaboration avec les institutions et d’autres associations œuvrant dans le domaine de l’emploi, d’une manière transversale, nous apportons des solutions concrètes à la couche de la population où l’on relève le taux de chômage le plus élevé dans notre pays. Nous expliquons qu’il est bien loin le temps où exercer un travail dans notre pays était synonyme d’être fonctionnaire, faisant traditionnellement de la République du Congo un pays de fonctionnaires. La réussite par le travail a été pendant très longtemps déterminée en intégrant la Fonction publique et en y effectuant une carrière. De nos jours, ce modèle a montré ses limites. Nous constatons aussi que les entreprises existantes dans le secteur privé ont, pour la plupart, déjà atteint un seuil limite en matière de recrutement. D’où notre apport en proposant une alternative consistant à former les jeunes, présélectionnés et, ensuite, les financer pour aboutir à l'auto-emploi. C’est ce que nous avons appelé "la génération autoentrepreneur". L’Association fonctionne comme un incubateur en faisant appel aux jeunes. En appui des structures existantes de l'écosystème du ministère des PME, nous les détectons et, tenant compte de la pertinence de leurs projets, pour être mis en incubation. À l'issue de cette étape, nous les finançons pour entreprendre. Nous comptons à ce jour plus de 12 000 jeunes ainsi que des milliers de femmes, qui ont bénéficié de ce mécanisme patriotique dans les différents départements du pays, au travers de notre programme « Matisa Affaires ». Nous avons particulièrement étendu ce dispositif à la gent féminine, composée en partie de femmes commerçantes et cultivatrices, en les finançant, en renforçant leur capacité, et en les dotant en outils de travail. L.D. B. : Ce dispositif s’inscrit en partie sur la mobilisation de l’élection présidentielle de 2026. Pourquoi l’étendez-vous à la France puisque, vous le savez, les Congolais de l’étranger n’ont pas voix au chapitre à ce vote ? D.T.E.O. : Nos compatriotes résidant à l’étranger sont partie prenante de la République tel que le souligne le chef de l’Etat quand il évoque notre diaspora. Notre mission en France a pour objectif de tisser des partenariats avec des partenaires techniques et des organisations œuvrant dans le domaine de l’emploi, en vue d’un partage d’expériences. Par exemple, France travail a mis en place des dispositifs qui pourront nous intéresser. Nous ouvrirons la voie à toutes initiatives de compatriotes détenteurs de savoirs et savoir-faire selon le vivier de ressource humaine dont ils possèdent l’expertisent. Ils sont, pour certains, prêts à contribuer et à s’impliquer dans des projets concernant l’accompagnement des jeunes dans le cadre de la GAE, loin des préoccupations politiciennes. Ensemble, avec nos compatriotes, échangeons sur la problématique de l’employabilité des jeunes, mettons bien loin de nous la diaspora politique. La démarche que nous avons aujourd'hui est liée au fait que nous avons des problématiques nécessitants qu'il y ait une expertise et que se trouvent des personnes qui puissent apporter leur pierre à l’édifice en adéquation à cette expertise. C'est pour cela que, pensant que la France est l’un des pays dotés d’une bonne expérience en matière de prise en charge des jeunes. Il nous faut, dans le cadre de la GAE, trouver des partenaires qui peuvent nous accompagner dans les projets que nous menons dans le cadre de la génération auto entrepreneur. Maintenant, la politique politicienne au sens de l'engagement politique n’est plus de mise : je pense qu'il y a des gens plus adaptés pour faire cette politique-là. Aujourd'hui, nous voulons faire la politique autrement. L.D.B. : À l'issue de ce périple, quel rôle sera le vôtre ? D.T.E.O. : Au sein de la GAE, nous reconnaissons que nous avons à la tête de notre pays un homme qui, aujourd'hui, est pour nous le Patriarche et que c’est auprès de lui que s’élabore la marche à suivre. Notre classe politique est à 70, voire 80 %, constituée d’anciens collaborateurs. Nous gardons le cap de plaider pour un mandat de l'entrepreneuriat. Nous sommes à quelques instants de l’entrée en vigueur des conditionnalités dictées par la zone de libre-échange continentale africaine (Zlécaf). Nous estimons que si nous n'arrivons pas dès à présent à créer un tissu entrepreneurial conséquent, de sorte que les jeunes congolais soient dans une production de qualité, nous allons rater ce rendez-vous. Pour cela, il est important qu'une orientation claire et efficace soit donnée et le seul candidat capable de porter ce projet est notre patriarche, Denis Sassou N’Guesso. Propos recueillis par Marie Alfred Ngoma Légendes et crédits photo :Digne Elvis Tsalissan Okombi Notification:Non |


Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B.) : En quoi consiste la mobilisation intitulée "Vague bleue" menée à travers toute l'étendue de la République du Congo ?







