Interview. Elvis Tsalissan Okombi : « Nous devons conforter la relation entre le président de la République et la population »Mardi 6 Mai 2025 - 18:56 Le coordonnateur général de la Génération auto-entrepreneur (GAE), Digne Elvis Tsalissan Okombi, a, dans un entretien accordé à la presse le 5 mai, fait le point à mi-parcours de ses différentes initiatives, notamment « Le Patriarche », « Matisa affaires », « Loboko ya Patriarche », six mois après leur lancement. Il a également abordé la question de l’élection présidentielle de 2026 avec l’éventuelle candidature du président de la République, tout en rassurant que la relation entre Denis Sassou N’Guesso et les Congolais ne souffre d’aucune incompréhension.
Digne Elvis Tsalissan Okombi (DETO) : Je crois que la matrice de ce que nous faisons c’est l’association « GAE » qui s’est donné deux objectifs : travailler dans le cadre de l’employabilité des jeunes concernant notamment la mise en incubation des porteurs des projets, le renforcement des capacités des jeunes qui sont déjà en activité. Le but étant de permettre qu’il y ait une génération d’autoentrepreneurs, partant sur le fait que la Fonction publique ne pouvant pas recruter tous les jeunes congolais demandeurs d’emplois. A côté de l’auto-entrepreneuriat, nous avons un deuxième objectif qui consiste à former les jeunes congolais dans les petits métiers. A ceux-là, nous dotons, comme vous voyez un peu partout, du matériel pour leur permettre de pouvoir s’installer. Pour des jeunes qui sont dans l’auto-entrepreneuriat, nous faisons « Matisa affaires ». « Loboko ya Patriarche », c’est la main qui permet justement d’appuyer non seulement ceux qui sont en activité, mais aussi des jeunes ayant besoin des formations. Ce sont là les deux axes de l’action de la GAE. LDB : Vous lanciez, le 23 février dernier, un appel au rassemblement autour du Patriarche, aujourd’hui six mois après, êtes-vous satisfaits de la mise en œuvre de votre plan d’action ? DETO : Nous sommes partis sur un plan de business modèle, sur les études qui ont été réalisées. Aujourd’hui, je crois que ce qui se passe dans les médias, c’est 20% de ce que nous exécutons réellement. Sinon, nous avons 80% de notre action qui se passent sans les médias. Il s’agit de ce que nous faisons en termes de formation, de renforcement des capacités, en matière d’encadrement des jeunes et autres. Donc, c’est un engagement que le comité d’honneur de notre association réitère à chaque fois : il est important que nous puissions tendre la main du Patriarche à tous les jeunes dans tous les quinze départements de notre pays. La preuve aujourd’hui est qu’à chaque fois qu’on annonce l’arrivée de la GAE et de « Loboko ya Patriarche » dans un département, vous voyez comment des milliers de personnes se mobilisent pour pouvoir accueillir le concept. Ils ne viennent pas accueillir M. Okombi que je suis, rien du tout, ils viennent rendre hommage au président de la République, le « Patriarche », mais aussi crier aussi haut et fort, leur attachement au chef de l’Etat qui a fait beaucoup de choses pour nous tous. Au début, lorsque nous avons commencé avec l’idée du « Patriarche », nous avons rencontré beaucoup de gens qui étaient pessimistes. Nous avons même rencontré des gens qui nous ont dit que le président de la République était devenu tellement impopulaire, qu’il était même difficile de prononcer son nom dans un milieu des jeunes. Aujourd’hui, vous constatez, le dernier voyage que nous avons effectué à Madingou prouve à suffisance qu’avec les actes concrets avec le nom de Denis Sassou N’Guesso, nous pouvons encore apporter de l’espoir, le rêve, nous pouvons encore mobiliser des milliers de jeunes congolais pour soutenir le Patriarche. LDB : D’où est partie l’initiative de lancer le concept « Patriarche » et quel est le socle politique de ce rassemblement ? DETO : Le Patriarche, c’est un appel au rassemblement autour d’un homme que nous pensons être aujourd’hui comme Larche de Noé, l’homme qui est devenu le référent de toute une nation, d’un pays. L’homme que nous pensons qu’autour de lui, nous pouvons tous bâtir le Congo que nous rêvons. C’est pour cela que nous avons dit, dès le départ, qu’au regard des défis qui sont les nôtres pour ce pays, il est important que nous puissions remettre Denis Sassou N’Guesso dans son rôle de « Patriarche » de façon que ceux qui sont de la majorité, de l’opposition, du centre et même de la société civile, ayant de bonnes idées, de bonnes initiatives, que chacun les emmène autour du « Patriarche » pour que nous puissions les mettre en œuvre pour faire avancer le pays. Le socle politique, vous savez que le président est le président de tous les Congolais, chacun de nous peut se réveiller un matin et décider de soutenir son action. Et pour nous, nous pensons que c’est le vœu que nous avons aujourd’hui, faire qu’au-delà des considérations politiciennes, que nous soyons nombreux à pouvoir nous rassembler autour du chef de l’Etat pour continuer à le soutenir. LDB : En six mois d’existence, vous avez eu certainement à rencontrer de bonnes et de mauvaises choses. Avez-vous des leçons à tirer aujourd’hui ? DETO : Je crois que nous avons eu beaucoup d’incompréhensions, c’est peut-être parce que nous n’avons pas fait beaucoup de travail de pédagogie. Nous n’avons pas assez communiqué dès le départ du concept en allant vers les autres pour leur expliquer ce que nous voulons faire, pourquoi nous voulons le faire. Je pense que nous avons eu ce problème au début et cela a été très rapidement réglé, parce que nous avons ainsi trouvé des solutions les plus idoines avec des partenaires. En dehors de cela, ce sont des besoins que nous avons jusqu’aujourd’hui, à pouvoir rassembler un maximum de partenaires qui sont les entreprises, les mentors pour nous apporter de l’aide, pour aider des jeunes en difficulté. Ce sont principalement les deux problèmes que nous avons eus. Le premier problème a été résolu, mais concernant le deuxième, nous sommes toujours en quête des nouveaux partenaires pour pouvoir emmener la main du « Patriarche » dans les quinze départements de notre pays. LDB : Pensez-vous que si le président de la République décidait de se présenter à la prochaine élection, les Congolais voterons vraiment pour lui en adhérant à votre initiative ? DETO : Le président a été élu en 2002, il s’est fait réélire en 2009, en 2016 et en 2021, donc sa relation avec la population ne souffre pas d’incompréhensions. Je pense que les Congolais savent très bien qui est Denis Sassou N’Guesso, ce qu’il est capable de faire pour eux et ce qu’il a déjà fait. Mais, comme à chaque fois nous avons de nouvelles générations qui arrivent, c’est une relation qu’il faut conforter. Aujourd’hui avec toutes les problématiques que nous connaissons, avec toutes les crises à répétition que nous connaissons, il s’agit pour nous de conforter cette relation entre le chef de l’Etat et sa population. Nous sommes sûrs et certains que si le président décidait demain ou après-demain d’être candidat à l’élection présidentielle, la population congolaise sera au rendez-vous.
Propos recueillis par Parfait Wilfried Douniama Légendes et crédits photo :Digne Elvis Tsalissan Okombi échangeant avec la presse écrite/DR Notification:Non |