Interview. Naka Mboungou : « Nous assistons les personnes qui souffrent du bégaiement »

Jeudi 28 Octobre 2021 - 19:07

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

L’orthophoniste Naka Mboungou a exhorté, le 22 octobre à Brazzaville, les personnes qui souffrent du bégaiement de se rapprocher des spécialistes de cette pathologie, en vue d’une meilleure prise en charge.

Les Dépêches du Bassin Congo (L.D.B.C) : Pouvez-vous nous parler brièvement de vous ?

Naka Mboungou (N.M) : Je suis Naka Mboungou, orthophoniste au Centre médical optique (Cmo). Je suis dans cette profession  depuis 2010. En effet, après mes études secondaires, j’envisageais intégrer le corps paramédical. Il m’a donc été conseillé de choisir le métier d’orthophoniste. C’est une profession qui n’est pas bien connue en Afrique. L’orthophonie est une science paramédicale qui consiste à dépister, évaluer et traiter les troubles de la voix, de la parole, du langage et de la communication orale et écrite.

L.D.B.C : Quel est votre message, le 22 octobre, à l’endroit de ceux qui souffrent du bégaiement?

N.M : J’encourage les personnes qui vivent avec ce handicap de se rapprocher des spécialistes pour une meilleure prise en charge. Le bégaiement est un trouble de la communication qui affecte le débit de la parole. Il se manifeste, entre autres, par la répétition des syllabes et des mots, le blocage sur les expressions, le prolongement des sons, le fait de marquer des pauses involontaires sans oublier la fixité du regard Il n'existe aucun traitement médicamenteux. Par contre, les personnes qui en souffrent peuvent bénéficier d’un suivi psychologique et orthophonique.

L.D.B.C : Peut-on en guérir ?

N.M : De façon générale, on ne guérit pas du bégaiement. Toutefois, il est possible de parvenir à une meilleure fluidité du langage. Le bégaiement se manifeste souvent entre l’âge de 2 et 3 ans et demi. Les personnes qui souffrent de ce trouble sont souvent confrontées à la peur de parler en public, de la honte d’être la risée des autres. Il arrive aussi qu’elles éprouvent de la colère et de la frustration de ne pas pouvoir bien s’exprimer et donc se faire comprendre.

L.D.B.C : Quelles difficultés rencontrez-vous dans l’exercice de ce métier ?

N.M : Notre travail n’est pas connu de beaucoup de gens. Et le comble est qu’il existe les membres du corps médical qui ignorent l’existence de cette profession. En plus, la prise en charge est longue. La plupart des patients finissent par arrêter les soins.

L.D.B.C : Comment les contournez-vous ?

N.M : Nous effectuons la sensibilisation en milieu scolaire et hospitalier. En dehors de cela, nous nous adaptons à la situation de chaque famille. Il arrive que nous puissions contacter nos patients par téléphone afin d’essayer de les encourager.

L.D.B.C : Chaque 22 octobre, que réalisez-vous, en particulier, en faveur des bègues?

N.M : A l’ occasion de la célébration de la Journée internationale du bégaiement, nous essayons de communiquer à travers les médias, à savoir la radio, la télévision et la presse écrite.  Je ne regrette absolument pas d’avoir choisi ce métier. J’ai toujours été honorée d’apporter un peu de joie en aidant les personnes atteintes de ce trouble du langage. Je contribue à aider certaines personnes à retrouver le sourire. Et ça, c’est gratifiant.

 

Propos recueillis par Christ Louzany

Légendes et crédits photo : 

Naka Mboungou

Notification: 

Non