Interview. Roland Mbaloula : « La communauté Ngunza-matswaniste s’engage dans le développement »Jeudi 16 Octobre 2025 - 20:06 La communauté Ngunza-matswaniste envisage de se lancer dans les activités agropastorales pour ne plus rester enfermée dans l’oisiveté. Il est question de s'ouvrir à d’autres horizons pour son épanouissement spirituel et socio-économique. Ainsi, elle a créé un nouveau département de développement et de l’éclosion que dirige désormais le pasteur Roland Mbalou cumulativement responsable du Kimoko de Kinata à Bifouiti, Brazzaville. Entretien.
Roland Mbaloula (R.M.) : Simon Kimbangu, dans notre communauté, c’est l’un des plus grands prophètes. Nous avons donc commémoré sa mémoire le 12 octobre dernier. A cette occasion, il y a eu plusieurs consécrations des gens à certains postes de responsabilité, et moi j’ai été nommé responsable du développement et de l’éclosion de la communauté Ngunza-matswaniste. Cela s’est déroulé en présence de Ngudi Nganga, notre père spirituel, Anicet Massengo Mbemba. L.D.B.C. : Suite à ces nouvelles fonctions qui viennent s’ajouter à celles d’avant, quelles sont alors vos missions ? R.M. : Mes missions consistent à faire développer notre communauté partout à travers le monde, parce que je suis appelé à gérer la communauté en ce qui concerne le développement. Il me faut donc développer tous les secteurs afin que demain, notre communauté fasse des exploits et amène les Matswanistes à devenir des entrepreneurs, surtout que nous sommes une communauté traditionnelle. Nous allons nous focaliser beaucoup plus sur l’agriculture, l’élevage et la construction. C’est une lourde charge qu’on m’a confiée, et je pense que comme c’est une communauté à titre spirituel, Nzambi ya Mpungu Tu Lendo [Le Dieu Tout Puissant] me donnera la force de mieux assumer mes fonctions supplémentaires pour que notre communauté aille de l’avant. Mfumu Matswa disait : « Quand tu connais ta mission, les moyens vont te suivre ». L.D.B.C. : Au vu de ce vaste chantier que vous allez entreprendre, les sites sont-ils déjà connus ? R.M. : Bien sûr. Parce que nous avons déjà le site de Kimpandzou, dans le Pool, où nous allons également construire un kimoko ; nous avons un autre site à Kibina, dans le 8e arrondissement de Brazzaville, sur près de six parcelles de terrain. Nous y construirons un kimoko et mettrons des jardins ; nous avons des vastes terrains à Missafou, dans le Pool. Nous avons au moins cinq sites où nous allons commencer puis nous demanderons l’appui à des institutions financières qui pourront nous aider comme le Fonds d’impulsion, de garantie et d’appui et à bien d’autres organismes, surtout que nous sommes une communauté religieuse. Nous pensons que l’Etat ne nous laissera pas et va nous donner des moyens afin de faire avancer notre communauté. L.D.B.C. : Avez-vous des techniciens dans les secteurs de développement concernés ? R.M. : Oui. Il y a 27 ans de cela que nous nous sommes préparés. Ngudi Nganga avait déjà envoyé des gens en formation comme maman Mireille Massengo et François Biniakounou que nous ne voyons plus ces derniers temps. En dehors de ceux-là, nous pouvons avoir cinq à sept agronomes. Nous allons travailler de connivence avec eux. Et moi qui vous parle, je ne suis pas un ingénieur en agronomie, mais un tradithérapeute. A ce titre? je maîtrise assez bien les plantes. J’espère donc que nous n’aurons pas de difficultés. L.D.B.C. : Au cours de la cérémonie de commémoration, Ngudi Nganga vous a fait porter un chapeau avec deux aigles. Quel sens donnez-vous à cela ? R.M. : Dans le communauté Ngunza-matswaniste, l’aigle va de pair avec les différentes fonctions. Lorsque vous avez des fonctions, on vous fait porter l’insigne de l’aigle. Aujourd’hui, j’ai été élevé à ce rang et cela me fait entrer dans le cercle des administrateurs. Dans notre communauté, il y a des fonctions qui ne sont pas administratives, sauf que celle que j’ai obtenue fait exception. Voilà pourquoi on m’a fait porter les deux aigles. L.D.B.C. : Quelle direction donnez-vous à votre carrière pastorale par rapport à ces nouvelles fonctions ? R.M. : Il faut dire que je ne suis pas surpris, parce que mon chef spirituel m’avait déjà prévenu dès mon jeune âge. Il avait dit qu’il fera de moi un grand homme spirituel. Je suis donc une personne qui est restée longtemps sans être nommée. Pour preuve, quand je suis arrivé dans la communauté, en 1986, dix ans après j’ai amené ma femme. Contrairement à toute attente, Ngudi Nganga va lui donner des fonctions et moi, je suis resté un simple fidèle. Aujourd’hui, après trente ans, je suis nommé pasteur. C’est dix ans plus tard que je serai nommé Ntumua. Tout ce temps, j’ai supporté. Et il a été très sévère avec moi. Il attendait que je sois mûr pour que je commence à assumer des fonctions. Propos recueillis par Achille Tchikabaka Légendes et crédits photo : La communauté Nguinza-matswaniste / DR Notification:Non |