Itie : la RDC parmi les pays conformes

Jeudi 24 Septembre 2015 - 15:45

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Les cinq rapports publiés par le Congo, en neuf ans, pour la coalition Publiez ce que vous payez, une fierté pour le pays mais aussi une énorme charge à porter lorsque tout le monde reconnaît que, malgré la conformité, le niveau de transparence dans le secteur extractif n’est pas du tout satisfaisant.

Dans une étude publiée au début de la semaine sur l’impact de l’Itie en RDC, la coalition Publiez ce que vous payez (PCQVP)/RDC a noté que depuis la mise en œuvre de ce processus dans le pays, il y a lieu de noter que bien des choses ont changé dans le chef des parties prenantes « d’autant plus qu’en RDC, l’Itie se démène à incruster dans la gouvernance du secteur extractif des ingrédients devant alimenter la culture de la transparence et des débats libres entre parties prenantes ». Pour certains, a souligné la coalition, cette culture de transparence et des débats démocratiques s’impose progressivement alors que pour les autres, il y a encore trop de résistances qui empêchent l’Itie de conduire à des changements profonds des politiques dans le secteur extractif. « L’euphémisme de la malédiction des ressources naturelles, qui colle à la RDC après des épisodes sanglants des guerres et des conflits, surtout dans sa partie est, se déracine peu à peu et ainsi l’Itie peut se positionner comme ce chevalet capable de faire passer la RD-Congo de scandale géologique au scandale d’abondance et de prospérité pour tous », a souligné PCQVP.

Assainir le secteur des ressources naturelles

Pour la coalition, en effet, la vigilance de toutes les parties prenantes dans la mise en œuvre de l’Itie doit être redoublée pour garder cette conformité qui n’est pas une fin en soi et amorcer des reformes qui peuvent améliorer la gouvernance du secteur extractif. Les risques que l’Itie soit prise en otage par ceux qui ne veulent pas de la transparence, a fait constater cette structure, sont de plus en plus grands, d’une part, et  la menace de perdre la conformité, d'autre part,  est toujours présente vu qu’à certains égards, la norme est de moins à moins respectée.

Par ailleurs, PCQVP a admis qu’après, près d’une décennie d’implémentation, l’Itie a su façonner des attitudes et des réflexes qui cachent mal les velléités de tous les acteurs à assainir le secteur des ressources naturelles. « L’engagement du gouvernement, la mise en train des régies financières, la bonne volonté des entreprises extractives et le militantisme avéré de la société civile sont des acquis qui autorisent un certain optimisme face à l’avenir », a indiqué cette structure. Le gouvernement congolais, a-t-elle poursuivi, est une des parties prenantes actives dans le processus. Son engagement et son apport dans le fonctionnement des structures de gestion et de pilotage de l’initiative reste un facteur déterminant pour l’avenir de l’Itie en RDC. Aujourd’hui, les ministres qui sont au comité exécutif national de l’Itie participent réellement à toutes les étapes de la mise en œuvre de l’Itie et suivent pas à pas le travail du secrétariat technique chargé de la mise en œuvre des activités de l’Itie.

Pour PCQVP, par contre, malgré cet engagement du gouvernement, il y a lieu de relever le fait qu’il ne disponibilise pas les moyens financiers et matériels à temps. Ce qui a une incidence négative sur la mise en œuvre des activités et le respect des délais.

Adopter un comportement qui rassure

Face à cette réalité, PCQVP a trouvé important notamment que le gouvernement ainsi que l’ensemble de l’appareillage politique national optent pour des comportements responsables durables qui rassurent sur le plan de la gouvernance et de la transparence. « Il y a un levier que le gouvernement n’a pas encore actionné. C’est celui de la justice qui doit être impliquée dans le processus pour investiguer sur tous les écarts constatés dans les différents rapports Itie, ce qui permettrait d’identifier l’origine des écarts et éventuellement de sanctionner les personnes physiques et morales responsables de quelques infractions qui seraient à leur charge », a déploré cette structure, qui a également conseillé aux parlementaires d’user de leurs pouvoirs pour interpeller et sanctionner les dirigeants sur les cas de fraude ou de corruption dans le secteur extractif.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Des délégués de la société civile lors des travaux sur l'Itie

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