Journée mondiale de la liberté de la presse : l’Acofepe plaide pour la reconnaissance des journalistes assassinés

Mardi 23 Avril 2024 - 13:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

En prévision de la célébration, le 3 mai, de la Journée mondiale de la liberté de la presse, la présidente de l'Association congolaise des femmes journalistes de la presse écrite (Acofepe), Grâce Ngyke Kangundu, est déterminée à faire entendre sa voix auprès des institutions du pays pour la reconnaissance des journalistes assassinés sauvagement dans le cadre de l’exercice de leur profession, le cas notamment de son père, le célèbre journaliste Franck Ngyke Kangundu, froidement abattu avec son épouse en 2005, en présence de leurs enfants.  

 

Journaliste et militante des droits des femmes, Grâce Ngyke plaide pour  la reconnaissance nationale des vingt et un journalistes assassinés entre 1994 et 2021 en République démocratique du Congo au rang des martyrs de la liberté de la presse.  

Pour la présidente de l’Acofepe, les ennemis de la liberté de la presse qui avaient décidé de mettre fin à la vie de ses parents ne doivent pas rester impunis. « Il faut que justice soit faite », insiste-t-elle. Raison pour laquelle elle a initié une pétition pour récolter des signatures afin que tous les journalistes assassinés pendant l'exercice de leur métier soient reconnus et élevés par le président de la République au rang de martyrs.

Cette démarche, fait-elle savoir, vise à mettre fin à l'impunité pour des crimes commis contre ces braves professionnels qui ont payé le prix ultime pour informer le public. « Nous demandons donc au gouvernement congolais non seulement d'honorer ces martyrs mais aussi d'engager une action concrète pour garantir le respect des droits humains et assurer une véritable liberté de la presse dans notre pays. Nous exigeons également que justice soit faite pour ces crimes impunis afin d'offrir aux orphelins comme nous une réparation morale », explique Grace Ngyke qui reconnait que la plume de son père était son arme. « Une arme qu'il utilisait pour dévoiler les vérités souvent cachées, pour donner une voix aux sans-voix, et pour éclairer les zones d'ombre de notre société », a-t-il expliqué.

« Cette plume, si puissante et si courageuse, a fini par lui coûter la vie, tout comme à sa compagne Hélène Mpaka. Leur tragédie est un rappel brutal de la vulnérabilité des journalistes face aux forces qui cherchent à museler la vérité », déplore-t-elle. Tout en reconnaissant que l’héritage de Franck Ngyke « doit nous rappeler l'importance cruciale de protéger et de soutenir les journalistes dans leur quête de vérité, même lorsque cela met leur vie en danger. Franck Ngyke Kangundu et Hélène Mpaka nous rappellent que la vérité a un prix, mais que son coût ne doit jamais être aussi lourd que la vie elle-même ».

Blandine Lusimana

Légendes et crédits photo : 

Franck Ngyke était journaliste au quotidien "La Référence Plus"

Notification: 

Non