Justice : les victimes du régime d’Hissène Habré demandent l’intervention du président tchadien

Jeudi 11 Décembre 2014 - 16:00

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Le procès des anciens responsables du régime de l’ex-dictateur tchadien, Hissène Habré, est perturbé depuis quelques jours par la grève des avocats. Les victimes du règne Habré sollicitent l’appui du président Idriss Déby.

Près d’un quart de siècle, après la chute d’Hissène Habré, les victimes directes et parents de victimes continuent de réclamer justice.  En effet, 21 accusés, des anciens responsables de la police politique comparaissent depuis le 13 novembre dernier devant une cour criminelle spéciale. Mais des avocats engagés par l’État tchadien dans ce procès ont entamé une série de grèves pour réclamer du gouvernement tchadien des impayés.

« On ne me dira pas que 40 milliards (francs CFA) ne sont pas trouvables. Cela devrait interpeller, au premier chef, tout le gouvernement. Je me dis qu’il y a le président de la République, Idriss Déby, et je me dis que la seule solution est là : nous l’interpellons parce qu’il se dit victime. Donc, s’il est victime, il faudrait qu’il trouve une solution pour que les victimes entrent dans leur droit. On ne peut pas comprendre que la page de toute une histoire d’un pays qui s’écrit soit, du coup, bloquée. Qu’allons-nous faire ? À quand la reprise ? », a déclaré, Clément Abaifouta, dirigeant d’une des associations de victimes.

La session criminelle spéciale chargée de juger les présumés coupables de torture sous le régime Habré, s’était ouverte le 14 novembre sans les avocats des victimes. Ces derniers revendiquent à l’État le paiement de plus de 40 milliards de francs CFA qui représentent diverses condamnations et indemnités. « Nous travaillons à trouver une solution. Les avocats devraient comprendre notre bonne foi. En entendant, nous allons prolonger la durée de la session criminelle qui devrait s’achever initialement ce 13 décembre. Nous prendrons le temps qu’il faut pour ce procès », a reconnu le ministère de la Justice annonçant dans la foulée que les autorités ont obtenu une suspension temporaire du mot d’ordre de grève en cours. Des avocats, Huissiers et notaires demandent le versement dans l’immédiat de leurs dus, le gouvernement exige du temps pour trouver une solution. C’est depuis deux semaines que le corps judiciaire est paralysé au Tchad. Le gouvernement serait en train de débloquer la situation en vue de permettre la reprise normale de session criminelle en cours.

Fiacre Kombo (Stagiaire)