La mort de Mandela vue d’Italie

Vendredi 6 Décembre 2013 - 18:50

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L’Italie religieuse et politique a salué le héros défunt

Ce sont trois voix particulières et fortement chargées de symbole qui se sont élevées d’Italie pour se joindre au chœur de l’hommage planétaire au héros africain disparu. Certes, les relations de l’Italie avec l’Afrique sont anciennes, mais elles manquent parfois de visibilité. C’est pourquoi les réactions de Rome à la disparition de l'icône africaine sont loin de n’être qu’un chapelet de  formules.

Premiers hommages, ceux du Pape François. Le souverain pontife, qui connaît peu l’Afrique et qui s’apprête à recevoir le président Sassou N’Guesso, a quand-même pu apprécier le combat de Nelson Mandela depuis son pays, l’Argentine, qui a présenté bien des similitudes avec l’Afrique du Sud à un certain moment de l’histoire. Déni des droits de l’homme, assassinats, exclusions des populations locales : ce pays d’Amérique latine n’a renoué avec la démocratie que très récemment.

C’est pourquoi le message du pape François a été particulièrement émouvant. Il fait état de sa tristesse alors qu’il présente ses condoléances non seulement à la famille de Nelson Mandela mais aussi à toute la nation sud-africaine. Le pape dit prier pour la  miséricorde d’un homme qui a lutté pour promouvoir la dignité de tous les citoyens dans son pays et ancrer la nouvelle Afrique du Sud « sur les fondations fermes de la non-violence, de la réconciliation et de la vérité. Je prie afin que son exemple inspire des générations de Sud-Africains, pour que les nouvelles générations placent la justice et le bien commun en tête de leurs aspirations politiques. »

L’autre voix venue d’Italie, est celle du Premier ministre Enrico Letta. Quoique formel, son message n’en souligne pas moins l’héritage d’humanité et de grandeur d’âme que laisse Nelson Mandela. « L’Italie n'oubliera pas la leçon que Nelson Mandela nous a donnée ». Le message du Premier ministre affirme que « le décès de Nelson Mandela a provoqué une profonde émotion dans le peuple italien qui a vu dans la personnalité du premier président noir de la République sud-africaine un exemple d'engagement généreux en faveur des droits et de l'intégration ».

Droits, intégrations sont, a affirmé le Premier ministre, des « valeurs qui inspirent l'action que le gouvernement italien entend poursuivre avec force et détermination afin que notre pays et notre Europe sachent prendre exemple sur la longue bataille conduite par Madiba ».

Et pour donner consistance à une telle proclamation, il n’y avait pas plus indiquée que la première femme noire du gouvernement, Cécile Kyenge Kashetu, ministre de l’Intégration, qui multiplie les efforts pour faire passer le thème de l’intégration dans l’opinion. Tweetant un premier et sobre « Adieu Madiba », la ministre d’origine congolaise est ensuite intervenue sur une radio : « Mandela a été un point de référence fondamental. Le message qu’il nous laisse ne devrait pas être celui de sa disparition, mais de la nécessité de continuer à tenir allumée, par nos actions, la flamme qu’il nous transmet. Il nous laisse en héritage le message que la diversité est une richesse. »

Lucien Mpama