La présidence italienne appelle à la libération de la Soudanaise Meriam

Vendredi 6 Juin 2014 - 17:31

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Sous le coup d’une condamnation à mort pour apostasie, la jeune femme convertie au catholicisme est toujours en prison à Khartoum

Tout athée qu’il soit, le président italien, Giorgio Napolitano, n’en oublie pas pour autant de rappeler que les droits de l’homme sont une valeur sacrée dont le respect s’impose à tous. C’est pourquoi, tout en étant rares, ses interventions sur la scène internationale partent toujours de ce présupposé qui n’appelle aucune exception.

Dans le cas de la jeune Soudanaise Meriam Yahya Ibrahim Ishag, le président italien a pris sa plume pour rappeler aux autorités politiques, religieuses et judiciaires du pays que la liberté de religion est un fondement indissociable des droits de l’homme. Et que celle-ci doit être garantie à toutes les communautés de croyants, s’exercer en leur faveur à toutes et non pour quelques-unes d’entre elles.

Dans un communiqué diffusé jeudi dernier par le Quirinal, le palais présidentiel italien, Giorgio Napolitano confirme avoir écrit aux autorités de Khartoum. Il explique que « dans le respect de la souveraineté du Soudan et dans le respect de la séparation des pouvoirs » judiciaire et politique, il n’est pas tolérable qu’une jeune femme de vingt-sept ans soit condamnée à mort pour avoir changé de religion et s’être mariée à un chrétien.

Le communiqué du Quirinal souligne : « Le président de la République, Giorgio Napolitano, ensemble avec le gouvernement, suit très activement l’affaire de Mme Meriam Yahya Ibrahim Ishag, citadine soudanaise condamnée à la peine capitale par un tribunal de première instance de son pays sous l’accusation d’adultère et d’apostasie. » De nombreuses associations laïques et catholiques italiennes tentent de se mobiliser pour sauver du gibet cette Soudanaise qui a réaffirmé sa volonté de suivre la religion de son mari, un chrétien américain, et de ne pas revenir dans la religion de ses parents comme les tribunaux islamistes soudanais lui en faisaient l’injonction.

Le chef de l’État italien dit espérer que les déclarations de l’ambassadeur soudanais à Rome, qui a laissé entendre aux médias qu’une révision prochaine de cette sentence était en vue, trouveront rapidement confirmation. Pour rappel, Meriam vient d’accoucher en prison d’une petite fille, et une grande confusion continue de régner sur son sort à Khartoum où on annonce, pour les démentir la minute d’après, des mesures d’élargissement pour la jeune chrétienne, que son mari brûle d'impatience de ramener aux États-Unis.

Lucien Mpama