Le feuilleton de Brazzaville. Acte 14.1. Langues et patois du Congo

Jeudi 19 Septembre 2019 - 20:43

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Comme disait l’autre, un dialecte n’est jamais qu’une langue vaincue et la langue, un dialecte qui a réussi politiquement. Au Congo, à côté du français, langue officielle, du lingala et du kikongo, langues véhiculaires comme on le dit souvent, Brazzaville focalise l’attention sur les langues que l’on écoute parler dans les rues, les marchés, les N’gandas ; dans les administrations publiques ou privées.

 

Tékés, Mbochis, Laris, Bembés, Kongos, Gangoulous, Nzikous, Mikengués, Vilis, Pounous, Kounis, Makouas, Moyes, Kouyous, Yakas, Mbérés, Ngarés, Ndjems, Sanga-Sangas, Bonguilis, Bakouélés, Mbondjos, Bomitabas, Ombambas, Kotas, Lalis, Bahangalas, Yombés, Mbokos, Soundis, Bomas, etc., vont et viennent du nord au sud et d’est en ouest de leur Congo natal, chanté à longueur de journée par tous, vénéré pour sa puissance à se régénérer après chaque crise de petite, de moyenne ou de grande ampleur.

Tous gardent l’espoir que pour longtemps, et pourquoi pas pour toujours, ils éviteront de s’identifier les uns les autres en se regardant le nombril. Cette leçon, ils l’ont apprise après les nombreuses épreuves de feu que le Congo a traversées depuis ses premiers pas vers l’indépendance, en 1959. Ils ont souffert des convulsions sanglantes entre cette année-là et la décennie 1990-2000, durant laquelle, chacun faisant l’économie de l’amitié, de la compréhension et de la tolérance, ils se sont lancés à corps perdu dans la destruction des vies, des cœurs, des espoirs, des ménages, de la petite industrie naissante et du tissu économique balbutiant.

S’étant résolus à abandonner ce chemin de malédiction (un ami qui trouve la langue de Molière trop capricieuse se demande pourquoi on ne se contenterait pas de dire simplement la « maudition »), les Congolais ont réappris à croire en eux-mêmes et sont retournés à leurs habitudes de vie en commun à Brazza-la-verte…

 

Jean Ayiya

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