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Le Feuilleton de Brazzaville. Acte 33. Achetez asiatique et faites le pointJeudi 27 Février 2020 - 20:05 Parler de l’arachide « originale » ou non, du piment indigène, de la kola d’Impfondo ou de Cotonou, au Bénin, des courges enroulées dans des feuilles de brousse ou de racines vertueuses renvoie aux seuls produits locaux. Dans les bistrots de Brazzaville, le marché informel ne tourne pas seulement autour de cette marchandise du terroir africain. Depuis, en effet, que le marché asiatique a gagné l’Afrique, depuis que les produits chinois ont conquis villes et villages africains, Brazzaville vit sa part de boom. À côté des cireurs de chaussures qui font le pied de grue à l’entrée des ngandas ou dans la rue voisine, désormais on vous approche avec une montre Rolex ou on ne sait quelle autre marque. On vous tend une paire de chaussures ou de chaussettes, une cravate, un pantalon, une chemise, des serre-manche, une ceinture, un caleçon, une gourmette, des boucles d’oreille, des gammes de parfums, des postes radio, des tournevis, des ustensiles de cuisine, des téléphones portables, la liste est sans fin. Si vous êtes un peu chanceux, vous tomberez sur une Rolex venue tout droit de sa maison de fabrication. Même chose pour les produits énumérés plus haut. A vous de choisir et aussi de songer à ce que les spécialistes du droit public appellent le délit de recèle : ces gadgets peuvent en effet avoir emprunté un circuit illicite. Peut-être devrait-on, dans ce marché informel florissant parler de catastrophe pour les artistes-musiciens lorsque l’on voit l’éventail d’œuvres copiées dans des compacts disques qui sont proposés. Des chansons, mais aussi des films de tous genres dont les revendeurs savent bien que la qualité est quelconque, mais vous dissuadent d’aller voir ailleurs en tablant sur le prix très bon marché qu’ils proposent pour CD et DVD : Michael Jackson, Gregory Isaacs, Bob Marley, Carey Bell, Aretha Franklin, Marvin Gaye ou Ray Charles, des MP3 de Bozi, Wemba, Youlou, Koffi, Mountouari, Roga, Doudou, Andanpot et biens d’autres. Ce n’est pas tout, car si ce commerce détaxé est investi par des jeunes originaires de RD-Congo, une autre branche de cette activité est exercée autour des ngandas presque exclusivement par des jeunes femmes venues du même pays. Il concerne la vente de produits pharmaceutiques importés d’Asie, notamment de Chine et d’Inde. Regardez bien la qualité avant de vous engager à débourser le fric. Il y en a qui ne sont pas indiqués.
Jean Ayiya Notification:Non |