Le MCDDI veut perpétuer les idées de Bernard Kolelas

Cette manifestation témoigne de la volonté de la direction du MCDDI de présenter la pensée politique de Bernard Kolelas non seulement pour répondre à un besoin scientifique, mais aussi pour honorer un devoir de mémoire.

S’inspirant de deux ouvrages de Bernard Kolelas, Le déchirement et La philosophie matswaniste et le pouvoir politique, Auguste Miabeto a évoqué les faits marquants de sa vie et ses idées politiques.

Pour Auguste Miabeto, les pensées des dirigeants politiques sont un patrimoine mémoriel qu’il convient d’étudier. « Bernard Kolelas s’est inspiré de la pensée du pape Paul VI fondée sur le catholicisme social afin d’asseoir son raisonnement qui a pour base le développement intégral. Plus tard, ses idées seront renforcées par le père Gérard Hechbac puis l’abbé Yanguissa, qu’il a côtoyés dans sa vie », a-t-il rappelé.

Pour Bernard Kolelas, aucune ethnie n’est une entité isolée. Le Congo est famille élargie, une immense famille. Le développement intégral doit prendre en compte la diversité culturelle, les potentialités économiques, intellectuelles, linguistiques, les croyances, les groupes humains...

De nombreux témoignages ont étayé les propos de l’orateur. Michel Dissolékélé, membre du MCDDI depuis 1990, a évoqué l’attention et l’écoute dont il faisait preuve envers chacun, sa discrétion et sa parfaite mémoire.

Théophile Ilobakima, membre du bureau fédéral du PCT à Pointe-Noire, a reconnu en Bernard Kolelas un homme de paix, courageux face au danger.

Gaspard Samba, secrétaire général départemental du MCDDI, a rappelé que Bernard Kolelas avait un esprit de famille très développé. Il aimait vivre avec les siens : frères, sœurs, neveux ou nièces. Un héritage qu’il a légué à sa progéniture, a-t-il ajouté. 

Bernard Kolelas est né le 2 juin 1933 à Mboloki (Mpayaka) dans le district de Kinkala (Pool).

Il adhère à l'Union pour la défense des intérêts des Africains (UDDIA) en 1958, parti de l’abbé Fulbert Youlou, une formation politique qui le propulse au poste de secrétaire général. Nommé secrétaire général du ministère des Affaires étrangères en 1961, il connaît par la suite des années d’épreuves : ses convictions anticommunistes lui valent plusieurs emprisonnements. Avec l’avènement de la démocratie, il crée le MCDDI puis participe à la Conférence nationale souveraine. Élu maire de Brazzaville en 1994, Bernard Kolelas est nommé Premier ministre en 1997. Revenu au pays en 2005 après une période d’exil, il meurt à Paris (France) le 13 novembre 2009, à l’âge de 76 ans.