Les adoptions internationales marquent le pas dans le monde

Jeudi 12 Février 2015 - 16:45

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Crise économique ou conséquence d’une bureaucratie trop tatillonne, les pays adoptants annoncent des chiffres en recul partout.

En France comme en Italie ou au Canada les chiffres accusent un recul de tendance : le nombre d’enfants adoptés est en baisse. Les services spécialisés en France indiquent que sur une décennie, de 2005 à l’an dernier, le nombre des adoptions a fait un plongeon de l’ordre de 70% ! Avec 1069 enfants adoptés en 2014, la France continue d’enregistrer un recul net de cette pratique qui part généralement d’une pure bonté de cœur ou entend pallier des difficultés de couples à concevoir.

En France, les enfants adoptés proviennent généralement de Russie pour ce qui est de l’Europe, et majoritairement d’Ethiopie pour ce qui concerne le continent africain. Outre la Russie, l’Italie donne des chiffres qui indiquent que la plupart des enfants adoptés dans la péninsule sont aussi surtout de petits éthiopiens mais également  enfants originaires de la République démocratique du Congo. Mais ces derniers mois, des difficultés semblent être nées dans la relation Italie-RDC en matière d’adoption.

Tout est-il que même en Italie, la tendance générale des adoptions est à la baisse nette. Selon l’ONG italienne AIBI (Amici dei bambini – Amis des enfants), la baisse du nombre des adoptions internationales est encore plus accusée dans la péninsule par rapport aux autres nations: 30% l’an dernier par rapport à l’année précédente qui elle-même accusait une régression de 50% par rapport à 2010. « Les adoptions internationales vivent leur plus grande crise depuis toujours », constate la Commission italienne des adoptions internationales.

Cette structure qui relève du gouvernement italien craint que si la tendance devait se poursuivre, cela ne mette « définitivement un frein à cette forme d’accueil, causant un préjudice grave au droit de tout enfant de grandir au sein d’une famille ». Aussi bien le nombre d’enfants en voie d’adoption que des familles elles-mêmes disposées à en accueillir semble marquer le pas pour des raisons diverses. Des raisons qui tiennent aussi bien aux pays d’origine que de la réalité socio-économique dans les pays d’adoption sans doute.

Le Kenya a mis un arrêt à l’adoption des petits Kenyans à l’étranger. L’Ethiopie a engagé des discussions avec les organismes officiels d’adoption. Et la République démocratique du Congo a dû rappeler l’an dernier que sa conception de la famille supposait la présence effective, affective et responsable d’un homme et d’une femme unis par un lien juridique s’occupant de l’enfant adopté, et pas uniquement la disponibilité de personnes, par exemple de même sexe, vivant sous un même toit et bien disposées à offrir un cadre légal de prospérité à des enfants pauvres.

Entre Rome et Kinshasa continue d’exister une relation de cordialité et de bonne volonté mais, signe d’une crispation continue, le moindre écueil met du temps à se résorber. L’année dernière, des enfants en adoption avaient dû attendre près de six mois, au-delà de Noël, avant que Kinshasa lève le coude sur leurs dossiers. Et il y a quelques semaines, des humanitaires s’inquiétaient que 22 petits Congolais aient été prélevés en décembre dernier à l’insu des autorités compétentes de la Maison Ange Gabriel de Kinshasa où ils attendaient leur venue en Italie.

Lucien Mpama