Libye : des pourparlers de tous les espoirs se tiennent au Maroc

Lundi 8 Juin 2015 - 12:44

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Alors que les négociations politiques inter-libyennes ont repris le lundi 8 juin à Skhirat, la population libyenne s’impatiente de voir les acteurs politiques parvenir à conclure un accord en vue de soulager les difficultés qui les assaillent depuis le début de la guerre civile opposant les islamistes aux libéraux.

Cette réunion, la quatrière du gerne organisée au Maroc, discute d’un nouveau projet d’accord politique basé sur les derniers apports des parties prenantes. Les pourparlers de Skhirat sont donc ceux de tous les espoirs : les acteurs politiques libyens sont condamnés à parvenir à un consensus pour mettre fin à la crise et cela, pour plusieurs raisons. Parmi ces raisons, il faut citer le fait que le pays est au bord du gouffre. « La situation économique en Libye est catastrophique », a indiqué le chef de la Mission des Nations unies en Libye (Manul), Bernardino Leon, notant que la Banque centrale et les administrations ne seront pas en mesure de continuer à payer les salaires.

Des observateurs conviennent de souligner que la situation financière est si mauvaise que ce pays pourrait bientôt ne plus être en mesure de fonctionner en tant qu’Etat. Ils avancent, en ce qui concerne la production pétrolière, qu’elle a baissé ; et même si elle repartait à la hausse, le déficit actuel ne pourrait être surmonté ; alors que les finances publiques resteraient dégradées. Les institutions et les gouvernements sont en concurrence et s’obstinent à ne pas conclure d’accord alors que le groupe terroriste Etat Islamique (EIIL/Daech) progresse dans le pays. 

En attendant l’issue que prendront les négociations au Maroc, le chef de la Manul fait état de l’impatience de nombreux Libyens. Ils réclamaient depuis un certain temps la reprise rapide du dialogue et souhaitent à présent que les acteurs politiques de leur pays saisissent l’opportunité qu’offrent ces dernières discussions pour accélérer le processus du dialogue.

« La Mission a reçu des milliers de messages de libyens très préoccupés par la détérioration des conditions de vie dans leur pays », a indiqué la Manul dans un communiqué. La force de maintien de la paix de l’ONU dans ce pays s’est dit persuadée que cette série de pourparlers sera « décisive ». Elle a estimé qu’il s’agit d’un « moment crucial » du processus de dialogue politique inter-libyen. Pour ce faire, la Manul a appelé toutes les parties en Libye « à assumer leur responsabilité dans l’intérêt supérieur du pays ». La force de paix des Nations unies en Libye s’est par ailleurs félicitée de la décision récente du Congrès général national de Tripoli de participer à ce dernier cycle de pourparlers.

Devant la précarité de la situation en Libye et les combats qui s’y déroulent, l’envoyé spécial de l’ONU estimait récemment lors d’une réunion entre acteurs politiques libyens en Algérie, que la seule issue à la crise dans ce pays est de convenir sans plus tarder à un gouvernement et un cadre qui permettra à ce gouvernement de fonctionner. « Nous pourrions peut-être arriver à un accord parfait (…). Mais si le pays s’effondre économiquement et financièrement, et si Daech contrôle maintenant une partie importante de Syrte et continue d’attaquer et de contrôler d’autres villes, quelle serait l’inutilité de ce texte, si le pays ne fonctionne plus », s’était-il interrogé.

La Libye, rappelons-le, compte actuellement deux gouvernements et deux Parlements, l’un à Tripoli, non reconnu est dominé par les islamistes tandis que l’autre est à Tobrouk, dans l’est du pays. Ce dernier parlement formé en majorité de députés libéraux est soutenu par la communauté internationale.

Nestor N'Gampoula

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