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L'union des plus faibles ?

Samedi 25 Mars 2023 - 17:33

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Au bout de trois jours d'une visite d'Etat suivie avec attention par les chancelleries du monde, le président chinois, Xi Jinping, a regagné son pays le 22 mars. Avec le sentiment d'avoir trouvé chez son homologue russe, Vladimir Poutine, le partenaire idéal pour regarder l'avenir avec une once de sérénité.

Il n'est pas dit qu'entre Beijing et Moscou le moindre désaccord sur la façon pour l'une et l'autre de conduire ses affaires intérieures ne subsisterait plus. Non, mais c’est peut-être parce que les deux capitales sont chacune jalouse de sa politique nationale qu'elles tentent de former un bloc contre les autres puissances qu'elles soupçonnent, à tort ou à raison, d'interférer dans leurs arrière-cours.

Le fait que le dirigeant chinois a choisi de se rendre en Russie dans une période aussi sensible de l' " opération militaire spéciale" du Kremlin en Ukraine est une façon de voler au secours d'un ami qu'une partie de la communauté internationale, dans ce qu'elle a de plus exorbitant en termes de communication, tient à l'isolement depuis un assez long moment.

La Chine s’aperçoit elle-même, au regard des mises en garde qui lui sont adressées, qu'elle pourrait être visée par des sanctions venant de l’autre camp pouvant glisser du terrain économique en partie exposé au terrain beaucoup plus préoccupant des bruits de bottes. Avec cette visite orchestrée telle qu’on l’a vu, on a le sentiment d'assister au rapprochement des plus faibles (?) avertis en quelque sorte que s'ils ne le font pas pendant qu'il est encore temps, l'avenir pourrait leur jouer un mauvais tour.

Il est vrai qu’employer l’expression de « plus faibles » pour parler de la Chine et de la Russie peut relever d’une méprise car ce sont deux puissances économiques et militaires de surcroît membres du Conseil de sécurité des Nations unies, et tout aussi, ça n’est évidemment pas une Fédération, formant tout de même près d’un milliard six cents millions d’âmes, et partenaires avec l’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud, du pôle émergent de ce grand marché de consommation du futur appelé BRICS.

Or, dans le même temps de ce « grand » rapprochement Chine-Russie, les images officielles de la reprise du dialogue entre Iraniens et Saoudiens ouvrent un peu plus les yeux sur les limites des inimitiés « mortelles » d'hier.  Sur quoi étaient-elles fondées et de quoi se nourrissaient elles réellement ? Peut-être du ouï-dire, de cette manie à abominer un ennemi désigné d'avance que l'on n’avait peut-être pas appris à connaître au fond.

Les Etats n'ont pas d'amis mais que des intérêts, dit-on. Le malheur dans ce postulat vient de ce que tout se joue sur le seul espace que l’on a en héritage, celui qui nous abrite tous, notre planète Terre. Nous avons beau nous singulariser, cela peut être dans l’ordre normal des choses, mais au résultat, il nous faudra songer à ce que nous n’irons nulle part ailleurs pour jouir de nos biens, de notre intelligence, de nos coquetteries.

Dans les moments de doute comme ceux auxquels la société humaine se trouve confrontée aujourd’hui, il n’y a pas lieu de verser dans un pessimisme angoissant. Sur les cinq continents, l’échelle des valeurs accumulées par les peuples et les nations, qu’elles soient culturelles, économiques, artistiques, technologiques, philosophiques, littéraires ou autres, permettent d’envisager les échanges entre Terriens avec une dimension de responsabilité et trouver le juste équilibre entre les uns et les autres.

Malheureusement, le monde pèche par son refus d’admettre des changements irréversibles. Encore une fois s’ils le veulent, les « Grands » peuvent se donner l’occasion d’accorder un peu plus de chance à la survie des générations présentes et futures sans faire de la confrontation systématique l’unique source de leurs calculs. S’ils ne peuvent pas, c’est qu’ils n’ont plus les ressorts pour répondre de leurs nobles charges de meneurs des nations. On ne devrait pas l’admettre !

Gankama N'Siah

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