Lutte anti-terrorisme : l’Union européenne renforce la collaboration entre les États membres

Mardi 20 Janvier 2015 - 10:01

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Avant un sommet des chefs d’État qui sera consacré au terrorisme à la mi-février, les ministres des Affaires étrangères des vingt-huit pays membres de l’Union européenne se sont réunis le lundi à Bruxelles, en Belgique, pour renforcer la collaboration en matière de lutte contre le terrorisme.

Cette réunion revêtait une importance particulière étant donné que les moyens de lutte contre le terrorisme étaient jusque-là nationaux. C’est pour cette raison surtout que les ministres des États concernés ont jugé opportun de résorber cet épineux problème eu égard à la montée du terrorisme en Europe et à travers le monde.

Les ministres ont planché sur trois pistes essentielles : la création d’un fichier européen des passagers aériens, d’un programme européen de lutte contre la radicalisation, sur internet ou dans les prisons et le renforcement des contrôles aux frontières extérieures de l’Union européenne. L’objectif de cette réunion est d’améliorer la coopération et de renforcer les échanges d’informations entre les différentes polices. Il s’agira également d’avancer une stratégie européenne en matière de lutte anti-terrorisme et de trouver des solutions pour renforcer le contrôle des frontières extérieures. Ceci, parce que les dirigeants de l’UE ont compris, après les attentats qui ont frappé la France la semaine dernière et ceux déjoués en Belgique que les citoyens des pays concernés attendent d’eux qu’ils les protègent.

Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a arrêté un plan visant entre autres à donner la priorité au renforcement des contrôles aux frontières extérieures de l’UE pour les ressortissants européens, à la mise en place d’un grand registre avec l’ensemble des données collectées par les compagnies aériennes et à la lutte contre la radicalisation dans les prisons et sur Internet.

Malgré la volonté affichée par l’UE en matière de lutte contre le terrorisme, des analystes conviennent de souligner que dans le contexte actuel marqué par la menace d’attentats sur le continent européen, l’accouchement d’une politique véritablement européenne en la matière ne devrait être ni rapide, ni facile.

Pour Gilles Kerchove Coordonnateur européen pour la lutte contre le terrorisme, cette lutte en Europe est confrontée à plusieurs difficultés. « Les États membres restent les premiers responsables de la sécurité intérieure. L’Europe n’est pas la première responsable, elle est là en soutien. C’est d’abord une réaction des Etats eux-mêmes. Nous n’avons pas de police, nous avons un embryon de FBI (Europol). C’est un processus long d’acquisition de crédibilité. Mon objectif : crédibiliser l’action de l’Union », a-t-il précisé.

Parlant du sommet européen sur la lutte anti-terrorisme qui se tiendra le 12 février, Gilles Kerchove a dit qu’il y a un grand chantier qui attend l’Europe lors de ces assises. « J’attends une volonté des politiques d’aller plus loin dans le contrôle des frontières de l’espace Schengen, dans le nettoyage d’Internet (notamment des sites illégaux), d’aller plus loin dans le partage des informations en Europe et d’utiliser davantage nos outils : Europol, Interpol, Schengen Information System (...) Il faut prendre des mesures plus rapides », a conclu le coordonnateur européen pour la lutte contre le terrorisme.

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Nestor N'Gampoula