Lutte contre Boko Haram : le Tchad demande la mise en place d’une Force multinationale

Jeudi 26 Mars 2015 - 17:45

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Dans un message publié le 25 mars, l’ambassadeur à l’ONU Mahamat Zene Cherif a indiqué que le Tchad souhaite qu’un projet de résolution de l’ONU soutenant la lutte contre le groupe nigérian soit adopté au plus vite, et s’impatiente des réticences de certains de ses partenaires.

Selon ce projet de résolution, la force régionale rassemblant cinq pays (Tchad, Nigeria, Cameroun, Bénin, Niger) serait chargée de « créer un environnement sûr et un climat de sécurité dans les zones touchées par les activités de Boko Haram ».

La semaine dernière, le Tchad a présenté à ses partenaires du Conseil de sécurité un texte par lequel le Conseil donne un appui politique et financier à une force anti-Boko Haram de dix mille hommes créée par l’Union africaine. Ce texte autorise l’utilisation de moyens coercitifs, dont la force militaire.

« Je ne sais pas pourquoi nous continuons à discuter s'il faut utiliser le chapitre 7 ou non. La communauté internationale dans son ensemble a reconnu que Boko Haram est une menace pour la paix et la sécurité internationales », a indiqué l’ambassadeur tchadien.

« Je pense que Boko Haram est plus dangereux que le groupe État islamique, ce que nous faisons contre cet État Islamiste nous devrions le faire aussi contre Boko Haram », a affirmé l’ambassadeur qui s’est réservé de communiquer une date pour l’adoption du texte.

Par ailleurs, il n’a pas précisé le nom des pays qui traînaient les pas. Mais selon des diplomates du Conseil, le Tchad a été particulièrement indigné par une volte-face du Nigeria, qui, après avoir participé à la rédaction du projet pendant des semaines, a remis en cause l’inclusion du chapitre 7.

Selon ces diplomates, les États-Unis et la Grande-Bretagne ont aussi émis des réserves. Ils craignent de s’ingérer dans une affaire qui amènerait à lancer une intervention onusienne, et hésitent à financer une opération dont ils n’auraient pas le contrôle.

Le secrétaire général Ban Ki-moon serait chargé de mettre en place un fonds destiné à recevoir les contributions des pays qui sont prêts à financer volontairement cette force. Le Tchad, soutenu par la France, insiste pour obtenir une vraie couverture du Conseil pour les opérations militaires qu'il a déjà engagées dans la région contre Boko Haram.

Dans une interview publiée le 26 mars, le président tchadien Idriss Déby déplore « le manque de réactivité du Nigéria », alors que son pays se montre plutôt très réactif face au fléau Boko Haram.

« Nous ne pourrons tirer le meilleur bénéfice de nos actions que si nous mettons le plus rapidement possible en place la force d’action multinationale mixte, qui est un cadre idéal, autorisé par l’Union africaine et que nos amis du Conseil de sécurité devront autoriser en nous donnant le quitus », a-t-il déclaré.

Yvette Reine Nzaba