Lutte contre la drépanocytose : Antoinette Sassou N’Guesso veut encourager les malades pour qu’ils sachent vivre avec leur maladie

Jeudi 24 Octobre 2013 - 17:15

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De retour des Émirats Arabes Unis, où elle vient de participer à la 13e conférence internationale sur la thalassémie et les hémoglobinopathies, et à la 15e conférence internationale des patients et des parents, l’épouse du chef de l’État, présidente de la Fondation Congo-Assistance, a accordé une interview aux Dépêches de Brazzaville, au cours de laquelle elle a lancé un message d’espoir aux drépanocytaires et à leurs parents

Les Dépêches de Brazzaville : Vous venez de participer à la conférence internationale sur la drépanocytose qui s’est tenue du 20 au 23 octobre à Abu Dhabi. Peut-on savoir ce qui a été décidé au cours de cette réunion ?

Antoinette Sassou N’Guesso : Cette rencontre nous a permis d’échanger avec les autorités des Émirats Arabes Unis sur les avancées des recherches afin de soulager les malades, et de leur permettre de vivre longtemps. La différence par rapport à chez nous, est que ce pays a suffisamment de moyens pour aider les malades. En tout cas, nous avons été invités à cette session, grâce au combat que nous menons ici dans notre pays à travers la Fondation Congo-Assistance pour sortir cette maladie de l’anonymat. Sur le plan national, nous avons initié la construction dans l’enceinte du Centre hospitalier et universitaire (CHU) de Brazzaville, d’un centre national de référence pour permettre aux malades drépanocytaires de trouver une solution à leur préoccupation socio-sanitaire. Nous devons accompagner ces malades qui ne sont pas comme les autres car la douleur est permanente.

LDB : Qu’avez-vous sollicité auprès des autorités de ce pays ?

A.S.N’G. : Nous voulons développer un partenariat solide avec la Fédération internationale de la thalassémie et la Fondation humanitaire et scientifique de son Altesse Sheikh Sultan Bin Khalifa, afin qu’elles nous viennent en aide. Il ne s’agit pas du financement puisque nous avons déjà amorcé les travaux de construction du centre. Elles peuvent toutefois nous fournir des médicaments et autres équipements nécessaires pour soulager les malades. En visitant leur stand, nous avons remarqué qu'elles ont des médicaments que nous n’avons pas.

LDB : Vous étiez la seule Première dame à représenter l’Afrique centrale à ces assises. Qu’est-ce qui justifie ce choix ?

A.S.N’G. : Ils ont fait de moi leur invité d’honneur parce qu’ils sont au courant du combat que nous menons depuis très longtemps pour la lutte contre cette maladie, et du plaidoyer que nous avons fait à travers le monde. Nous sommes allés jusqu’au niveau des Nations unies pour sortir cette maladie de l’anonymat, et ils sont au courant des actions que nous menons au sein de la Fondation Congo-Assistance. Mais cela ne veut pas dire que je suis la seule et que dans les autres pays africains, les Premières dames ne s’en occupent pas, non.

LDB : Quel message adressez-vous aux parents qui ont des enfants souffrant de cette maladie ?

A.S.N’G. : Il faut leur redonner l’espoir. Ils doivent savoir que la maladie n’est plus une fatalité et qu’ils peuvent vivre avec la maladie car elle est génétique et la douleur peut être soulagée. J’ai eu à élever des enfants drépanocytaires, et je sais ce que c’est que la douleur d’un enfant qui souffre de ce genre de maladie ainsi que la douleur des parents. Hier l'on disait qu’un enfant drépanocytaire ne pourrait pas vivre longtemps, mais aujourd’hui la situation a évolué. Nous devons encourager les malades pour qu’ils sachent vivre avec leur maladie et travailler comme toute autre personne.

Yvette Reine Nzaba