Lutte contre la faim : la FAO et l’Italie misent sur la paysannerie

Lundi 14 Octobre 2013 - 16:33

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La Journée mondiale de l’alimentation sera célébrée ce 16 octobre autour du thème des « systèmes alimentaires durables au service de la sécurité alimentaire » 

Comme chaque année le 16 octobre à l'occasion de la Journée de l’alimentation, l’agence des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) basée à Rome, rappelle que la faim continue de tuer. Quelque 842 millions de personnes dans le monde dorment avec peu ou même sans nourriture dans le ventre chaque soir. Mais égrener des chiffres, même s’ils sont en légère diminution de 3% cette année, n’est rien sans une politique destinée à enrayer plus visiblement la tendance.

C’est pourquoi, l’organisation met l’accent sur des politiques et systèmes durables de production des biens agricoles. La FAO rappelle que mettre de la nourriture à la disposition des affamés n’est pas tout, il faut encore que ceux-ci aient les moyens de se la procurer, de l’acheter ou la conserver. Le système alimentaire est un entrelac de réalités où entrent en jeu aussi bien l’environnement, la santé des personnes, la production et la distribution des produits alimentaires. Chacune de ces réalités joue un rôle essentiel dans la chaîne alimentaire globale.

La FAO soutient que la lutte contre la faim ne saurait se contenter d’un seul de ces aspects. Elle passe par tout ce qui favorise l’agriculture et la production des biens alimentaires ; par la gestion des ressources naturelles, la santé publique et l’éducation entre autres. José Graziano da Silva, le directeur général de la FAO, rappelle que c’est maintenant plus que jamais qu’il faut engager la lutte sur les bases de la nouvelle vision. Le moment est favorable. « Les perspectives des marchés internationaux des produits vivriers de base sont enfin plus calmes cette année. La production céréalière a rebondi et des coefficients réserves/utilisation plus élevés devraient apporter une plus grande stabilité aux prix. » L’organisation annonce que, concernant les céréales, l’indice de leurs prix est en baisse de 20% cette année par rapport à ce que celui-ci était l’an dernier. Cette bonne nouvelle ne doit pourtant pas trop faire illusion. « Car les cours internationaux ont reculé mais ils restent supérieurs à leurs niveaux historiques. Et les prix devraient rester instables au cours des prochaines années », a averti M. da Silva.

« La situation actuelle donne l'occasion aux agriculteurs de réinvestir dans l'agriculture », réaffirme la FAO. Ensemble avec le gouvernement italien, l’organisation fait le constat que si 75% des populations affectées par la faim sont en zones rurales, c’est donc en zone rurale qu’il faut surtout engager l’effort le plus important pour venir à bout de la faim.

Depuis 2007, explique le directeur italien à la Coopération pour le développement, c’est cette logique qui conduit l’action soutenue de l’Italie. Des pays africains comme le Burundi, la RD Congo, le Kenya, le Rwanda, le Sud Soudan, l’Ouganda, la Gambie, la Guinée, Guinée-Bissau, le Liberia, le Mali, le Sénégal et la Sierra Leone ont ainsi bénéficié des programmes inscrits dans cette logique. Ensemble avec la Trust Fund pour la sécurité alimentaire de la FAO, l’Italie réaffirme que l’aide aux petits producteurs sera déterminante dans la lutte contre la faim dans le monde.

Lucien Mpama