![]() Lutte contre la polio. Marie Nzita: ''La communication durant la campagne de vaccination permet de briser la résistance''Samedi 6 Septembre 2025 - 17:30 La province du Kongo central a organisé, avec l'appui des partenaires dont l'Unicef, la deuxième phase de campagne de vaccination contre la polio. 933 096 enfants de 0 à 59 mois ont été ciblés. Pour susciter l'appropriation de la population à la campagne de vaccination, la chargée de communication pour la promotion de la Santé à la division provinciale de Santé à Matadi au Kongo central, Mme Marie Nzita Ndambi, a reconnu qu'une stratégie efficace de communication a été mise en place en dépit de certaines difficultés pour sensibiliser et mobiliser la population en faveur de la vaccination. Elle l'explique au cours d'un entretien accordé au Courrier de Kinshasa.
Mme Marie Ndambi: Pour qu'on arrive à cette campagne, il y avait, avant le lancement officiel, des activités préparatoires qui nous ont permis de préparer les équipes, d'identifier ceux qui vont travailler et comment ils vont le faire. Pendant la campagne, nous avons suivi des équipes des vaccinateurs. Des gens qui étaient prépositionnés qu'on appelle des équipes de vaccination. Dans ces équipes, nous avons des mobilisateurs. Ceux-ci passaient de maison en maison pour faire le dénombrement des ménages même si nous n'avons pas obtenu tous les résultats. Ils ont travaillé avant le passage des équipes de vaccinateurs. Pendant la campagne, ces mobilisateurs étaient toujours avec les vaccinateurs en train de persuader là où il y avait de petits soucis. Au niveau provincial, nous avons identifié les acteurs dans les 31 zones de Santé. Nous les avons répartis selon les zones de santé. Toute la province était couverte par des équipes des cadres de la division provinciale de la santé pour faire le suivi et la supervision des activités de la campagne. C.K: Que faites-vous pour faire face à l'infodémie autour de la vaccination contre la polio ? M.N: Pour faire taire l'infodémie, c'est un problème de préparation. Le mois passé nous étions sur le terrain, nous avons fait la cartographie des résistants. Nous voudrions que les gens aient une bonne info. Le problème c'est le manque d'informations des parents avant la campagne et à notre niveau, nous faisons qu'en sorte que nous puissions, grâce au mix communicationnel et aux médias d'informer la communauté. Pour ce faire, nous avons conclu des messages de sensibilisation. Contrairement à Kinshasa, au Kongo central, il y a des coins qui n'ont pas d'accès aux médias. Dans pareil cas, nous recourons aux acteurs communautaires. Pendant la campagne, on a besoin des influenceurs. Pour ce qui est de la campagne passée, on avait identifié 15 influenceurs par aire de santé. Ce sont des gens qui vivent dans la communauté. Ils sont là pour persuader la population en cas de petits soucis d'information. Il est à savoir qu'au Kongo central, nous avons plusieurs églises réfractaires au-delà de 10. Nous avons pensé les copter dans les activités de vaccination. Elles sont parties prenantes. Quand ces églises ont la bonne information, elles vous accompagnent. De plus en plus, on est en train de bousculer ces rumeurs et l'infodemie dans la province. C.K: Vous enregistrez aussi des cas de refus dans les ménages ? M.N: Dans une campagne, on ne peut pas avoir de refus zéro mais ce qu'on fait, c'est réduire le pourcentage de refus. Aujourd'hui, il y a beaucoup d'approche qu'on met en œuvre, il y a des gens qui ont adhéré et accompagnent les autres. À Matadi, nous avons briefé 25 leaders, notamment les autorités politico-administratives, les leaders des confessions religieuses. On l'a fait dans les 3 antennes où les task force mises en place par l'Unicef sont opérationnels. Partout où il y a des antennes du Programme élargi de vaccination (PEV), on a briefé 25 influenceurs qui ont des répondants dans les zones de santé. On les implique, on les approche et quand il y a une résistance, nous travaillons avec eux. Ce n'est pas d'emblée pour quelqu'un qui a déjà une position de vous comprendre facilement. Ça prend quand même du temps mais l'essentiel, c'est de donner la bonne information. De fois, on parle même en dialecte pour une bonne compréhension de la communauté, comme nous l'avons fait lors du lancement de la 2e phase de campagne de vaccination contre la polio. Quand nous donnons toutes ces informations, en tout cas, nous sommes en train de résoudre plusieurs cas de résistance. C.K: Au-delà de refus sur le terrain, quelle autre difficulté avez-vous rencontré pendant la campagne ? M.N: Je vous avais parlé de 15 influenceurs par aire de santé. Pour cette campagne, nous n'avons pas formé les influenceurs. Cette rubrique a été élaguée. On a besoin qu'on y ait plusieurs acteurs qui travaillent dans la communication et aussi nous aurions souhaité qu'on fasse le prémarquage parce que pendant cette opération non seulement on pourra identifier les cibles, mais aussi préparer les parents, les ménages à la vaccination. Pour cette campagne, le prémarquage n'a pas été fait à la suite de l'arrivée tardive des fonds. On a des enfants qui n'ont pas été vaccinés mais vous verrez une zone de santé qui est au-delà de 100%. Comment on est à plus de 100% ? Quand vous faites le monitorage, vous verrez qu'il y a des enfants qui n'ont pas été atteints. En tout cas, je fais le plaidoyer, il faudrait que l'Unicef tienne compte de cette activité aussi importante pour nous de la communication et même la technique en a besoin, des données réelles pour qu'on sache là où on va. Et au niveau des zones de santé, nous aurions souhaité que ceux qui font le prémarquage soient les mêmes qui vaccinent parce que quand ils étaient passés dans les ménages, ils avaient trouvé des enfants et pendant la campagne, il faut que cette trajectoire soit vraiment respectée. Propos recueillis par Blandine Lusimana Légendes et crédits photo :Mme Marie Nzita Ndambi Notification:Non |