Majorité présidentielle : le G7 interpelle Joseph Kabila

Mardi 15 Septembre 2015 - 16:30

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À travers un mémorandum adressé lundi au chef de l’État en sa qualité d’autorité morale, sept leaders politiques représentant leurs partis respectifs lui demandent de prendre « des initiatives politiques courageuses » censées tirer le pays du gouffre dans lequel il s’est empêtré.    

Le bloc homogène qu’affichait autrefois la majorité présidentielle est en train, actuellement, de céder devant la fronde orchestrée par quelques cadres en rupture avec la ligne politique prônée par la « Kabilie ». L’hypothèse d’un troisième mandat de Joseph Kabila est présentement au centre d’une vive controverse entre les défenseurs de la prorogation du mandat du chef de l‘État et les tenants du respect des délais constitutionnels. Si les premiers adoptent un profil bas en faisant entendre à peine leurs voix, les seconds, eux, se montrent plutôt très prolixes. Le G7 (groupe de sept partis politiques de la majorité présidentielle) appartient justement à la catégorie des affidés de Joseph Kabila qui n’hésitent pas à lui dire la vérité en face comme l’atteste le mémorandum qui lui est adressé le 14 septembre et contenant leurs préoccupations en rapport avec les enjeux de l’heure.

Dans ce mémo signé par ces sept partis politiques parmi les plus en vue de la majorité présidentielle au nombre desquels le MSR de Pierre Lumbi, l’Unafec de Gabriel Kyungu et le Parti démocrate-chrétien de José Endundo, Joseph Kabila y est sérieusement interpellé en tant qu’autorité morale et garant du respect de la Constitution. Après avoir brossé le tableau peu reluisant du pays actuellement empêtré dans une voie sans issue sur fond d’affaiblissement de l’État et d’anarchie dans l’administration du territoire national avec, en prime, l’installation précipitée des nouvelles provinces, les signataires disent attendre, et du chef de l’État et de la majorité, « des initiatives politiques courageuses ». Il s’agit, entre autres, de préparer en toute sérénité et en conformité avec la charte de la majorité, les prochaines élections dans la perspective de l’alternance politique. « Nous sommes convaincus que notre majorité a tous les atouts pour les gagner en toute transparence et réussir le pari de l’alternance politique dans la paix », martèlent-ils.

Respect de la Constitution…

Face à la situation délétère dans lequel se retrouve actuellement le pays et à l’imminence du dialogue qui s’annonce, le G7 trouve fondamental « de garantir un respect absolu de la Constitution qui demeure le gage de la paix civile, de la sécurité, de la stabilité et de l’unité du pays ». Concernant justement le dialogue national en vue, le G7 estime qu’il « sera voué à l’échec s’il n’est assis sur une volonté ferme de tous d’affirmer l’intangibilité de notre Constitution et d’en respecter les dispositions en ce qui concerne particulièrement les valeurs fondamentales de solidarité nationale, de liberté d’expression et de manifestation, les échéances électorales et l’alternance politique ». Faisant des élections leur cheval de bataille, les partis signataires proposent, eu égard aux contraintes financières évoquées par le gouvernement, de ne se limiter qu’à l’organisation des élections présidentielle, législatives, sénatoriales et provinciales sur la base d’un fichier révisé.

Ce qui implique notamment l’enrôlement des nouveaux majeurs et le nettoyage du fichier électoral qui, à leurs yeux, sont non négociables. Avec le même emportement, le G7 tient mordicus à la tenue de l’élection des gouverneurs et vice-gouverneurs des nouvelles provinces. « À défaut de la tenir à temps pour des raisons techniques objectives, la modification urgente de la loi de programmation s’impose dans le sens de son application progressive, selon que telle ou telle province est ou non prête matériellement et politiquement », font-ils savoir sans toutefois écarter l’hypothèse d’un réajustement du calendrier électoral face aux difficultés actuelles et au retard accumulé par rapport aux échéances fixées. Et le G7 d’ajouter que si modification  du calendrier électoral il y a, il ne pourra se faire que dans le respect strict des délais constitutionnels et en toute transparence.

Tel est, grosso modo, le credo d’Endundo Bononge, Olivier Kamitatu, Gabriel Kyungu, Charles Mwando Nsimba, Christophe Lutundula et autres qui pensent, à travers leurs propositions faites à leur Autorité morale, préserver l’unité de la RDC et sa stabilité tout en vaillant à la consolidation de l’unité de leur famille politique.

 

Alain Diasso

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