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Mali n foisMercredi 26 Mai 2021 - 18:56 Un délit d’habitude ! Neuf mois après cette incursion sur la scène politique qui coûta ses fonctions au président Ibrahim Boubacar Kéita-IBK-, les militaires maliens sont retournés à leurs vieilles amours du putsch. Le 24 mai, ils sont repartis à l’assaut de la présidence de la Transition, priant le locataire, Bah N’Daw, et son Premier ministre, Moctar Ouane, de les suivre à Kati, le célèbre camp des soldats d’élite de l’armée malienne, spécialisé, on devrait dire, dans le recueil des chefs d’Etat en disgrâce. Explication d’usage : les deux hommes et plusieurs de leurs collaborateurs auraient violé la charte de la transition, menaçant gravement le processus qui devrait aboutir, au bout de dix-huit mois, à l’organisation d’élections générales dans le pays. Les fidèles du colonel Assimi Goïta, véritable détenteur du pouvoir au Mali, attendent sans doute que la communauté internationale les comprenne à nouveau et accompagne leur volonté déclarée de rendre la stabilité à un Mali en proie à la menace djihadiste. Interrogés par les médias internationaux sur les derniers développements de l’actualité dans leur pays, de nombreux Maliens ont exprimé leur frustration et dénoncé la fuite en avant des hommes en armes. Peut-être que la médiation conduite par l’ancien président nigérian, Goodluck Jonathan, pour le compte de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest-CEDEAO-, pourrait aider à mieux comprendre les causes réelles de cette soudaine montée de tension à Bamako. A la retraite depuis, le colonel Bah N’Daw avait accepté de se porter au-devant de ses jeunes frères d’armes et endossé la responsabilité du coup de force dans un moment d’incertitude pour le Mali. Il remplaçait sur commande un président démocratiquement élu dont on savait la gouvernance publique décriée. Ce qui est certain, c’est que très souvent, les subrogations de ce type ajoutent aux difficultés en cours, les nouveaux venus pouvant sombrer soit dans l’amateurisme, soit dans la prédation. Au tout début de ce retour en arrière opéré au Mali, la question s’était posée de savoir si les problèmes d’ordre sécuritaire et socioéconomique auxquels le régime d’IBK était confronté pouvaient trouver un début de solution du fait de l’arrivée des militaires. En apparence, non. Le Mali fait toujours face aux incursions rebelles, les travailleurs réclament l’amélioration de leurs conditions de travail, la classe politique est divisée sur la mise en route du processus de transition. Pour tout dire, ce énième coup d’Etat au Mali est un schéma embarrassant pour les troupes du G-5 Sahel déjà fortement secoué par la disparition tragique, au mois d’avril dernier, du président tchadien, Idriss Déby Itno. Il faut craindre que ce pays entre dans un cycle de révolutions de palais préjudiciable au retour à l’ordre constitutionnel. Les Dépêches de Brazzaville Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |