Mauritanie : 15 ans de prison pour l'ex-président Abdel Aziz

Jeudi 15 Mai 2025 - 18:15

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L’ancien président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz (2008-2019), a été condamné en appel à 15 ans de prison ferme pour malversation financière.

Initialement condamné à 5 ans de prison en première instance, l’ex-président Mohamed Ould Abdel Aziz a vu sa peine alourdie en appel à 15 ans de prison ferme. Cette condamnation intervient après un procès qui a duré six mois, au cours duquel l’ancien président devait justifier la nature de sa richesse, en réponse aux accusations portées contre lui pour enrichissement illicite, trafic d’influence et blanchiment d’argent.

La Cour d’appel de Nouakchott a reconnu la culpabilité de Mohamed Ould Abdel Aziz dans plusieurs des accusations portées contre lui. En plus de l’enrichissement illicite mentionné en première instance, les charges de blanchiment d’argent ont été retenues, ce qui a conduit à une peine plus sévère. Le tribunal a procédé à la saisie de tous ses biens et sa déchéance de tous ses droits civiques.

Pour sa défense, l’ancien président, qui continue de clamer son innocence, a considéré ce procès comme un complot politique visant à le discréditer. Ses avocats ont dénoncé cette condamnation injuste et promettent d’obtenir un nouvel examen en cassation afin de démontrer l’irrégularité de ce verdict. Selon eux, la loi sur le « blanchiment d’argent » n’était pas en vigueur au moment du procès et ne pouvait donc pas s’appliquer.

Les avocats de la partie civile ont justifié par contre applicable la loi sur le « blanchiment d’argent », depuis l’approbation de la Mauritanie aux conventions internationales. Pour la partie adverse, cette décision marque un tournant important, interpellant la responsabilité des dirigeants dans la gestion des biens publics. Elle est vue comme un signal fort contre la corruption, dans une Afrique où ce fléau continue d’impacter négativement sur le développement des pays. Elle constitue un précédent important pour le continent qui peine encore à condamner les dirigeants pour malversation.

Jean Pascal Mongo-Slyhm (Stagiaire)

Légendes et crédits photo : 

- Mohamed Ould Abdel Aziz / DR

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